L'ATLAS SOCIOLOGIQUE MONDIAL Rechercher


Accueil »  Cartes et planisphères par thématique »  Carte du monde des calendriers solaires, lunaires et lunisolaires

Carte du monde des calendriers solaires, lunaires et lunisolaires

© Atlasocio.com

 

Carte du monde relative à la répartition des calendriers solaires, lunaires et lunisolaires à travers les différents systèmes encore utilisés à l'époque contemporaine. Étymologiquement, « calendrier » dérive du latin calendae, qui désignait le premier jour du mois dans le calendrier romain.

Sur les différents types de calendriers

Ces calendriers contemporains reflètent la pluralité des approches relatives à la mesure du temps, qu'elles soient motivées par des impératifs économiques, diplomatiques, religieux, culturels, historiques ou scientifiques.

Calendriers solaires

Les calendriers solaires sont fondés sur le cycle apparent du Soleil au cours d'une année, correspondant au temps nécessaire à la Terre pour accomplir une révolution complète autour du Soleil. Ces calendriers sont largement utilisés dans le monde pour organiser les activités humaines en fonction des saisons et des variations climatiques. Voici un aperçu des principaux calendriers solaires :

  • Calendrier grégorien : Introduit en 1582 par le pape Grégoire XIII afin de corriger les dérives du calendrier julien, ce calendrier est basé sur une année moyenne de 365,2425 jours. Il est adopté dans la majorité des États du monde et constitue la référence internationale pour les échanges économiques et diplomatiques.
  • Calendrier hégirien solaire (ou calendrier persan) : Ce système, usité surtout en Iran et en Afghanistan, repose sur les équinoxes solaires pour déterminer le début de l'année. Il est particulièrement précis en raison de ses calculs astronomiques avancés.
  • Calendrier éthiopien : Inspiré du calendrier copte, il suit un cycle solaire de 365 ou 366 jours, mais son décompte diffère du calendrier grégorien de 7 à 8 ans. Il reste utilisé dans les domaines religieux et civils en Éthiopie ainsi qu'en Érythrée.
  • Calendrier thaï : Également basé sur un cycle solaire, il se réfère à la chronologie bouddhique, débutant en 543 avant l'ère chrétienne. Coexistant avec le calendrier grégorien en Thaïlande, il est toutefois majoritairement appliqué dans les contextes culturels et administratifs locaux.

Ces calendriers solaires reflètent une approche universelle de la mesure du temps, fondée sur le cycle annuel du Soleil. Ils témoignent de la quête d’une précision astronomique pour organiser les activités humaines en harmonie avec les saisons, tout en intégrant les particularités culturelles, religieuses et historiques propres à chaque société. Leur adoption à grande échelle, comme pour le calendrier grégorien, illustre leur rôle central dans la coordination internationale et les interactions globales.

Calendriers lunaires

Les calendriers lunaires sont basés exclusivement sur les cycles de la Lune, chaque mois correspondant à une lunaison, soit environ 29,53 jours. Contrairement aux calendriers lunisolaires, ils ne prennent pas en compte le cycle solaire, ce qui entraîne un décalage progressif des mois par rapport aux saisons. Ces calendriers sont pour la plupart utilisés dans des contextes religieux, culturels, historiques ou scientifiques. Quelques exemples :

  • Calendrier hégirien : Aussi appelé calendrier islamique, il débute en l’an 622 de l’ère chrétienne, marquant l’Hégire (migration du prophète Mohammed ou Mahomet de La Mecque à Médine, en actuelle Arabie saoudite). Composé de 12 mois lunaires, il compte environ 354 ou 355 jours par an, entraînant un décalage progressif des mois à travers les saisons sur un cycle d’environ 33 ans.
  • Calendrier des phases lunaires astronomiques : Employé par les astronomes et les passionnés d’observation céleste, ce calendrier permet de suivre les cycles lunaires avec précision. Bien qu’il ne soit pas institutionnalisé, il reste significatif dans certains cercles scientifiques et éducatifs.
  • Calendrier écossais : Un ancien calendrier basé sur les phases de la Lune, autrefois en vigueur en Écosse (Royaume-Uni) avant l’adoption du calendrier julien. Désormais abandonné, il conserve cependant une valeur historique et culturelle.
  • Calendrier celte : Pour les anciens Celtes, ce calendrier lunaire rythmait les pratiques culturelles et rituelles. À présent, il est principalement étudié dans des contextes historiques et symboliques.
  • Calendriers tribaux ou indigènes : Dans certaines communautés autochtones, les phases lunaires continuent de servir de repères pour les activités agricoles ou les pratiques religieuses. Ces usages, locaux et non institutionnalisés, reflètent une tradition lunaire ancrée dans la culture.

Parmi ces exemples, le calendrier hégirien demeure le seul strictement lunaire à être encore utilisé de manière officielle et à grande échelle. Les autres calendriers, qu’ils soient historiques (écossais, celte) ou contemporains (calendrier des phases lunaires astronomiques, pratiques tribales), témoignent de la diversité des approches lunaires dans l’histoire des sociétés humaines.

Calendriers lunisolaires

Les calendriers lunisolaires combinent des cycles lunaires et solaires pour aligner les mois avec les phases de la Lune tout en restant synchronisés avec les saisons solaires. Ces systèmes introduisent des mois intercalaires pour compenser les différences entre l'année solaire (environ 365,24 jours) et l'année lunaire (environ 354 jours). Cette approche permet de maintenir une cohérence saisonnière tout en respectant les phases lunaires. Les principaux calendriers lunisolaires de l'époque actuelle sont les suivants :

  • Calendrier chinois : Adopté en Chine, à Taïwan, à Singapour et dans d'autres pays d'Asie, ce calendrier lunisolaire joue un rôle central dans les traditions culturelles, notamment pour déterminer les dates des fêtes telles que le Nouvel An chinois. Il s'appuie sur des calculs précis des cycles lunaires et solaires.
  • Calendrier national indien : Élaboré comme une tentative d'unification des nombreux calendriers hindous régionaux, ce système lunisolaire est en grande partie utilisé à des fins officielles en Inde. Il combine des éléments astronomiques et culturels propres au sous-continent.
  • Calendrier bengali : Employé au Bangladesh et dans certaines régions de l'Inde, ce calendrier lunisolaire est adapté aux réalités culturelles et climatiques locales. Il conserve une grande importance dans la célébration des fêtes traditionnelles.
  • Calendrier japonais : De nos jours, le Japon utilise principalement le calendrier grégorien, mais le système de double datation par ères impériales est une survivance de l'ancien calendrier lunisolaire japonais.
  • Calendrier Vikrami : Ce calendrier, dont l'origine remonte à l'Antiquité, est pratiqué au Népal. Il combine des cycles lunaires et solaires et demeure essentiel dans les pratiques culturelles et religieuses locales.
  • Calendrier hébreu ou hébraïque : Système lunisolaire employé en Israël et parmi les communautés juives du monde entier, il joue un rôle central dans la détermination des dates des fêtes religieuses. Il est ajusté par l'ajout de mois intercalaires pour maintenir la correspondance avec les saisons.
  • Calendrier drupka : Appliqué au Bhoutan, ce calendrier combine des cycles lunaires et solaires et est fortement influencé par les pratiques religieuses bouddhistes.
  • Calendrier birman : Inspiré du calendrier hindou, ce système lunisolaire est usité en Birmanie pour des célébrations traditionnelles et des pratiques culturelles.

Ces calendriers lunisolaires illustrent une diversité de pratiques dans la gestion du temps, en intégrant des préoccupations astronomiques, religieuses et culturelles propres à chaque région.

Calendriers basés sur des événements historiques

Certains calendriers sont établis en référence à des événements marquants de l'histoire, souvent liés à la fondation d'un État, à une révolution ou à la naissance d'une figure centrale. Ces systèmes reflètent des contextes politiques, idéologiques ou culturels spécifiques et servent parfois à renforcer une identité nationale. En termes d'impact politique, deux exemples notables méritent d'être mentionnés :

  • Calendrier juche : Ce calendrier est mis en place en Corée du Nord et prend pour point de départ l'année 1912, correspondant à la naissance de Kim Il-sung, fondateur et premier dirigeant de la République populaire démocratique de Corée. Les années sont comptées à partir de cet événement, et l'année 1912 est désignée comme l'an 1 du calendrier juche. Ce système vise à affirmer l'importance idéologique de Kim Il-sung dans l'histoire du pays.
  • Calendrier minguo : Employé essentiellement à Taïwan, ce calendrier commence en 1912, année de la fondation de la République de Chine après la chute de la dynastie Qing. Les années sont comptées à partir de cet événement, et l'année 1912 correspond à l'an 1 du calendrier minguo. Il est encore en vigueur dans les documents officiels à Taïwan, bien qu'il coexiste avec le calendrier grégorien.

Ces calendriers basés sur des événements historiques témoignent de l'influence des moments fondateurs sur l'organisation temporelle et le symbolisme national, illustrant la manière dont le temps peut être exploité comme un outil politique et culturel.


Carte du monde relative aux systèmes calendaires (solaires, lunaires, lunisolaires)

Sources : Robert J. Poole, The Calendar: A Short History, UCL Press/Taylor & Francis, 1998 ; Alexander Philip, The Calendar: Its History, Structure and Improvement, Cambridge University Press, 2011 ; Leofranc Holford-Strevens, The History of Time: A Very Short Introduction, Foreign Languages Teaching and Research Press, 2013 ; Bryan E. Penprase, "Calendars and Timekeeping Around the World" in Encyclopaedia of the History of Science, Technology, and Medicine in Non-Western Cultures, edited by Helaine Selin, Springer, 2016, pp. 136-143 ; "Calendar", Encyclopædia Britannica.

Carte du monde relative aux systèmes calendaires (solaires, lunaires, lunisolaires)
Systèmes calendaires (solaires, lunaires, lunisolaires).