Classement des États du monde par taux d'homicide volontaire

Par Atlasocio.com • Mis à jour le 19/09/2025

Les États présentant les taux d'homicide volontaire les plus élevés du monde sont la Jamaïque, l'Afrique du Sud, le Lesotho, Sainte-Lucie, et le Honduras. Les pays ayant les plus faibles taux d'homicide intentionnel sont – entre autres – Bahreïn, Singapour, le Japon, Oman, et le Koweït. à l'échelle mondiale, le taux d'homicide volontaire est de 5,61 pour 100 000 habitants en 2020, contre 6,05 en 2010 et 6,85 en 2000.

Répartition mondiale des homicides volontaires : contrastes régionaux et dynamiques

L’homicide volontaire est considéré comme l’un des indicateurs les plus fiables pour mesurer le niveau de violence criminelle d’un pays. Contrairement à d’autres formes de criminalité, il laisse peu de place aux variations d’interprétation, ce qui en fait un outil robuste pour les comparaisons internationales. Toutefois, les données disponibles révèlent de profondes disparités entre les régions du monde, reflétant des contextes socioéconomiques, institutionnels et historiques très contrastés.

Les taux les plus élevés se concentrent en Amérique latine et dans les Caraïbes, où les dynamiques criminogènes observées sont souvent liées au narcotrafic, à la présence de gangs organisés, à la faiblesse des institutions judiciaires et aux inégalités sociales persistantes. Des pays comme le Salvador, le Honduras ou la Jamaïque ont enregistré des taux supérieurs à 40 homicides pour 100 000 habitants au cours des années 1990 et 2000, illustrant une violence endémique provenant de réseaux illicites implantés en milieu urbain et à l’absence de politiques de prévention efficaces. En Afrique australe, la criminalité violente constitue également une problématique structurelle. Des États comme l’Afrique du Sud ou le Lesotho affichent des taux particulièrement élevés, en partie hérités des déséquilibres socioéconomiques post-apartheid, de la fragmentation urbaine et de la circulation massive d’armes légères. La faiblesse des services de police, la lenteur judiciaire et les tensions communautaires exacerbent ces dynamiques.

À l’opposé, des régions comme l’Europe occidentale, l’Asie orientale et l’Océanie présentent des taux historiquement bas, souvent inférieurs à 1 ou 2 homicides pour 100 000 personnes. Ces chiffres traduisent un environnement sécuritaire plus stable, des institutions judiciaires consolidées, une gouvernance efficace et une régulation stricte de la possession d’armes à feu. Le Japon, par exemple, combine un taux de criminalité extrêmement faible avec une culture de la non-violence et un système judiciaire rigoureux.

Il importe de souligner qu'au-delà des écarts géographiques, les évolutions temporelles révèlent des trajectoires contrastées. Certains pays d’Amérique latine, autrefois parmi les plus violents, ont connu une baisse significative de leur taux d’homicide grâce à des politiques de sécurité publique renforcées, à des programmes de réinsertion sociale et à une coopération régionale accrue. À l’inverse, d’autres territoires, notamment dans les Caraïbes ou en Afrique australe, restent confrontés à une violence chronique persistante, souvent aggravée par des crises économiques, des tensions politiques ou des migrations internes non maîtrisées. Par ailleurs, la disponibilité et l’usage accru des armes létales constituent un facteur explicatif récurrent dans les contextes où les morts violentes atteignent des niveaux particulièrement élevés. La prolifération des armes légères, souvent issues de trafics transfrontaliers ou de conflits anciens, alimente une violence chronique difficile à endiguer sans une réponse coordonnée à l’échelle régionale et internationale.

Enfin, les profils de victimes diffèrent : les hommes jeunes représentent la majorité des cas dans les contextes de violence criminelle, tandis que les femmes sont plus souvent victimes d’homicides dans un cadre intrafamilial ou conjugal. Ainsi, l’étude des taux d’homicide volontaire permet de mieux appréhender non seulement l’intensité des phénomènes criminels dans un pays, mais aussi ses formes et ses logiques sociales sous-jacentes, ce qui en fait un indicateur précieux pour l’élaboration de politiques publiques de prévention et de sécurité.

Méthodologie et limites d’interprétation relatives au taux d'homicide volontaire

La méthodologie relative au taux d'homicide volontaire repose principalement sur les données de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), complétées par les registres nationaux et les statistiques issues de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Lorsque les pays disposent de systèmes d’état civil complets et fiables, les données officielles sont privilégiées, parfois après ajustement pour corriger les cas d’âge ou de sexe inconnus.

Définition du taux d’homicide volontaire :
« Le taux d’homicide volontaire, exprimé pour 100 000 habitants, correspond au nombre de personnes tuées intentionnellement par autrui au cours d’une année. Excluant les décès liés aux conflits armés et aux violences collectives, cet indicateur est calculé en rapportant les homicides intentionnels commis dans un cadre interpersonnel ou criminel à la population totale d’un territoire donné. Son interprétation reste toutefois limitée par les différences de fiabilité des systèmes d’enregistrement et des pratiques médico-légales propres à chaque État. » [Définition : Atlasocio.com]

Dans les contextes où les registres demeurent incomplets, les estimations s’appuient sur des enquêtes par sondage, des études spécifiques ou des extrapolations à partir de pays comparables. Ces procédures permettent d’assurer une relative comparabilité internationale, mais elles peuvent générer des écarts avec les statistiques nationales, notamment en raison des différences dans la qualification juridique des homicides, dans la certification médico-légale des décès ou encore dans la capacité institutionnelle à collecter l’information criminelle.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Cartes du monde relatives au taux d'homicide volontaire
• – Cartes du monde relatives à l'application de la peine de mort
• – Classement des États par taux d'incarcération
• – Classement des États par taux d'occupation des prisons

Taux faible                                                  Taux élevé

• Autres sources
• – Taïwan : Criminal Statistics Annual Report, National Police Agency, Ministry of the Interior, Taïwan.