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Carte du monde relative aux émissions de méthane (CH₄) par État et territoire, exprimées en milliers de tonnes métriques d’équivalent CO2 (kt CO2éq). Les émissions de méthane sont principalement causées par les humains et les animaux d'élevage (60 %), tandis que les sources naturelles représentent les 40 % restants (30 % pour les zones humides, 10 % pour les autres sources naturelles dont l'activité volcanique et les émissions des termites).
Ces cartes du monde des émissions de méthane (CH₄) par État, réalisées par Atlasocio.com, met en évidence de fortes disparités territoriales. Les principaux pays émetteurs sont souvent associés à une exploitation intensive des énergies fossiles (États-Unis, Russie, Chine) ou à une agriculture à grande échelle (Inde, Brésil). Toutefois, les origines des émissions varient selon les régions : le charbon en Chine, le pétrole en Russie, le gaz naturel aux États-Unis ou encore l’élevage en Inde. Cette différenciation sectorielle est confirmée par les dernières analyses satellitaires, qui révèlent que les stations de compression du gaz — et non les oléoducs eux-mêmes — constituent les principales sources d’émissions dans les réseaux de transport.
Les estimations cartographiques récentes, croisées avec les observations des satellites GOSAT (Japon), TROPOMI (États-Unis) ou MethaneSAT (États-Unis), ont permis d’identifier plusieurs « super-émetteurs », souvent localisés à proximité des bassins d’exploitation énergétique. Ces données révèlent également une sous-estimation notable des émissions en Amérique du Nord (notamment au Canada et aux États-Unis), tandis que celles de la Chine et de la Russie apparaissent parfois surestimées, en raison d’une mauvaise localisation des infrastructures. Ce manque de précision souligne l’importance d’un meilleur accès aux données géospatiales sur les installations pétrolières et gazières, y compris les infrastructures désaffectées qui continuent à émettre du méthane des années après leur fermeture.
La répartition des émissions de méthane ne se limite pas à un enjeu climatique : elle soulève également des questions sanitaires et énergétiques. En effet, par exemple, l’utilisation de la biomasse traditionnelle pour la cuisson ou le chauffage, émettent près de 20 millions de tonnes de méthane par an, tout en affectant la qualité de l’air domestique. Aujourd’hui encore, plus de deux milliards de personnes n’ont pas accès à une cuisson propre, entraînant près de trois millions de décès prématurés chaque année. La réduction des émissions de méthane représente donc un triple levier — pour le climat, pour la santé publique et pour la sécurité énergétique mondiale — à condition de renforcer la surveillance, la réglementation et le financement de solutions concrètes.
Sources : Centre commun de recherche (CCR), Commission européenne ; Base de données EDGAR (Emission Database for Global Atmospheric Research), Agence néerlandaise pour l’évaluation environnementale (PBL) ; Greenhouse Gas Inventory Data, Climate Change, United Nations.