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Carte du monde : zones économiques exclusives (ZEE)

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Carte du monde relative aux zones économiques exclusives (ZEE), selon les données de la Maritime Boundaries Geodatabase élaborée par le Flanders Marine Institute (VLIZ), ainsi que de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer des Nations unies. Ce document met en évidence les plus vastes ZEE par État, tout en signalant certaines zones disputées, reflet des enjeux géopolitiques liés à l’accès aux ressources marines et au contrôle des espaces maritimes stratégiques.

Les zones économiques exclusives (ZEE) représentent une extension stratégique de la souveraineté étatique sur les espaces maritimes. Définies par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) de 1982, les ZEE s’étendent jusqu’à 200 milles nautiques (environ 370 km) au large des côtes. Dans cette zone, l’État côtier exerce des droits souverains sur l’exploration, l’exploitation, la conservation et la gestion des ressources naturelles présentes dans les eaux, les fonds marins et leur sous-sol. Toutefois, la ZEE n’accorde pas de souveraineté pleine et entière : la colonne d’eau reste soumise à la liberté de navigation et de survol pour les autres États.

Les États possédant de vastes territoires ultramarins ou une configuration insulaire étendue bénéficient généralement des ZEE les plus importantes. C’est notamment le cas de la France, dont les possessions dans tous les océans lui confèrent la plus vaste ZEE au monde, estimée à près de 11,7 millions de km². Elle devance les États-Unis et l’Australie, eux aussi dotés de territoires éloignés ou d’une façade maritime exceptionnellement vaste. Les pays insulaires comme le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande ou les Kiribati disposent également de superficies maritimes significatives, bien supérieures à leur territoire terrestre.

Définition de zone économique exclusive (ZEE) :
« Définie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, la zone économique exclusive (ZEE) désigne un espace maritime s’étendant jusqu’à 200 milles marins (soit 370,4 km) à partir de la ligne de base d’un État côtier. Au sein de cette zone, l’État exerce des droits souverains en matière d’exploration, d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles situées dans les eaux, les fonds marins et leur sous-sol. Il convient toutefois de noter que la ZEE n’inclut ni les eaux intérieures ni la mer territoriale, et qu’elle ne confère pas de pleine souveraineté sur la colonne d’eau, laquelle demeure un espace de libre navigation conformément au droit international. » [Définition : Atlasocio.com]

Les ZEE constituent aujourd’hui un enjeu géopolitique majeur, dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques et énergétiques. L’accès aux hydrocarbures offshore, aux minéraux marins et aux zones de pêche stratégiques suscite de nombreuses rivalités. Ainsi, plusieurs différends maritimes concernent la délimitation ou la reconnaissance de ZEE : en mer de Chine méridionale, la Chine revendique une large portion maritime via la « ligne en neuf traits », contestée par plusieurs États d’Asie du Sud-Est (Philippines, Viêt Nam, Malaisie, Brunei). De même, le Japon et la Russie s’opposent à propos des îles Kouriles, tandis que la Turquie et la Grèce défendent des positions divergentes en mer Égée et autour de Chypre.

De nombreuses ZEE font l’objet de litiges ou d’interprétations divergentes liées à des statuts territoriaux contestés, à des chevauchements entre zones adjacentes ou à l’absence d’accords bilatéraux. Par exemple, certaines revendications maritimes autour de territoires inhabités comme les îles Spratleys, les îlots Senkaku/Diaoyu ou encore les atolls du Pacifique suscitent des tensions diplomatiques durables. En outre, la montée du niveau des mers pourrait, à terme, remettre en question certaines délimitations, notamment pour les petits États insulaires dont les ZEE sont vitales pour la sécurité alimentaire et économique.

Il convient de préciser que la délimitation et la reconnaissance des ZEE restent conditionnées à des démarches juridiques internationales. Les États doivent déposer leurs revendications auprès de la Commission des limites du plateau continental (CLPC) pour les étendre au-delà de 200 milles nautiques, dans le cas du plateau continental étendu. Ces procédures complexes, associées aux rivalités géostratégiques et aux enjeux environnementaux croissants, confèrent aux ZEE une place centrale dans les relations internationales contemporaines.


Carte du monde relative aux zones économiques exclusives (ZEE)

Sources : Maritime Boundaries Geodatabase, Flanders Marine Institute (VLIZ) ; Division des affaires maritimes et du droit de la mer, Nations unies ; Instituts nationaux de cartographie et de statistique..

Carte du monde relative aux zones économiques exclusives (ZEE)
Zones économiques exclusives par État.