Accueil » Revue » Histoire-géographie » Seuls 22 États au monde n’ont pas subi d’attaque du Royaume-Uni au cours de leur histoire
par Atlasocio.com | Publié le 07/09/2015
Le Royaume-Uni, par son vaste empire colonial, a marqué l’Histoire. C’est le moins que l’on puisse dire au regard d’une carte qui révèle que seuls 22 États – sur les 197 reconnus par l’ONU – ont été épargnés par les attaques britanniques.
Carte des territoires ayant été attaqués par le Royaume-Uni au cours de leur histoire. © Atlasocio.com
À son apogée en 1922, le vaste Empire britannique comptait environ 400 millions d’habitants, soit un quart de la population mondiale, pour 29,8 millions de km². Le Royaume-Uni occupait donc à cette période 22% des terres émergées de la planète.
▶ LIRE AUSSI : Le mythe des monts de Kong ou l'illustration du « pouvoir autoritaire » des cartes
Aucun continent n’a été épargné par cet appétit impérialiste : après l’Amérique du Nord et la perte des Treize colonies (États-Unis actuels) en 1783, c’est au tour de l’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie de voir les troupes britanniques débarquer sur leurs plages. Les deux Guerres mondiales mettent cependant fin à cette domination sans partage, affaiblissant considérablement l’économie et surtout le prestige du Royaume-Uni.
C’est ce passé colonial que l’historien Stuart Laycock a tenté de retracer au sein de son ouvrage paru en 2012 et intitulé All the Countries We've Ever Invaded : And the Few We Never Got Round To [Tous les pays que nous avons envahis : Et les rares que nous n’avons jamais attaqués].
En analysant l’histoire de chaque pays, Stuart Laycock a établi si, à un moment ou un autre, ils ont subi une incursion du Royaume-Uni. À ce titre, la France est en tête du classement. Mais le plus impressionnant est sans doute le fait que seuls 22 États – sur les 197 aujourd'hui reconnus par l’ONU – ont été épargnés par les attaques britanniques :
Rang | État | Continent | ||
---|---|---|---|---|
© Atlasocio.com | ||||
Andorre | Europe | |||
Biélorussie | Europe | |||
Bolivie | Amérique du Sud | |||
Burundi | Afrique | |||
Centrafrique | Afrique | |||
Congo (République) | Afrique | |||
Côte d'Ivoire | Afrique | |||
Guatemala | Amérique du Nord | |||
Kirghizistan | Asie | |||
Liechtenstein | Europe | |||
Luxembourg | Europe | |||
Mali | Afrique | |||
Marshall (Îles) | Océanie | |||
Monaco | Europe | |||
Mongolie | Asie | |||
Ouzbékistan | Asie | |||
Paraguay | Amérique du Sud | |||
Sao Tomé-et-Principe | Afrique | |||
Suède | Europe | |||
Tadjikistan | Asie | |||
Tchad | Afrique | |||
Vatican | Europe |
Plusieurs points sont à préciser. Tout d'abord, les territoires comptabilisés ne constituaient pas à l’époque des "États", organisés au sens où on l’entend aujourd’hui. En outre, par « incursions britanniques », l’auteur y inclut également celles menées par les pirates, corsaires et explorateurs commandités par la Grande-Bretagne. Ces données ont donc tendance à accentuer l’étendue de l’influence coloniale passée, même si elle était déjà considérable. Ainsi, de nombreux territoires autrefois occupés par l’Espagne (Costa Rica, Équateur et Salvador) sont intégrés dans la liste seulement en raison des raids de la piraterie britannique.
Ce travail académique cacherait-il en réalité une certaine nostalgie de l’impérialisme d’antan ? L’auteur s’en défend, bien qu’en concédant certains points : « À un certain niveau, pour les Britanniques, il est tout à fait étonnant et assez humiliant, que tout cela fasse partie de notre histoire, car de toute évidence il y a des périodes dont nous sommes moins fiers. [Toutefois] le livre n’a pas l’intention de porter un quelconque jugement moral sur notre histoire ou notre empire. Il a plutôt été conçu à des fins ludiques. » [1]. À croire que le colonialisme est un sujet "léger".