Classement des États du monde par balance écologique (Ecological Deficit/Reserve)

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 02/12/2024

Les États et territoires présentant les excédents écologiques les plus élevés du monde sont la Guyane française (France), le Suriname, le Guyana, le Gabon, et la Bolivie. Les pays ayant les déficits écologiques les plus élevés sont – entre autres – les Kiribati, le Qatar, l'Islande, le Luxembourg, et les Émirats arabes unis.

Définition et méthodologie de la balance écologique

Le concept de déficit ou réserve écologique, élaboré par le Global Footprint Network en collaboration avec l'Université de York, permet d’évaluer si une population vit dans les limites des capacités biologiques de son territoire ou dépend d’autres régions pour subvenir à ses besoins. Ce concept est central pour analyser les dynamiques de durabilité, tant à l’échelle locale que mondiale.

Définition de balance écologique (Ecological Deficit/Reserve) :
« La balance écologique ou déficit/réserve écologique, exprimée en hectares globaux par personne, correspond à la différence entre la biocapacité et l'empreinte écologique d'un territoire, d'une région ou d'un État. Un déficit écologique se manifeste lorsque l'empreinte écologique dépasse la capacité biologique, tandis qu'un excédent écologique se produit lorsque la biocapacité excède la demande humaine en ressources renouvelables et en capacité d’absorption des déchets. » [Définition : Atlasocio.com]

La méthodologie repose sur le calcul de la biocapacité, qui désigne la surface biologiquement productive capable de fournir des ressources renouvelables et d’absorber les déchets générés, notamment le dioxyde de carbone. Ce calcul est comparé à l'empreinte écologique, qui reflète la pression exercée par les activités humaines en termes de consommation de biens (alimentation, fibres, énergie) et de production de déchets. Lorsqu'un déficit écologique est constaté à l’échelle nationale, cela implique que l’État compense ce déséquilibre par des importations de biocapacité, une surexploitation de ses ressources écologiques (par exemple, la déforestation ou la surpêche) ou des émissions de carbone excédant les capacités d’absorption de ses écosystèmes.

Calcul de la balance écologique selon le Global Footprint Network :

Lorsque le Global Footprint Network affiche « Percentage that Ecological Footprint exceeds biocapacity » dans ses tableaux, il s'agit du pourcentage de dépassement de l'empreinte écologique par rapport à la biocapacité, calculé par personne, en hectares globaux. Par exemple, pour la France en 2019 :

• Biocapacité par personne : 2,7 gha
• Empreinte écologique par personne : 4,8 gha
• Balance écologique (réserve / déficit) : -2,1 gha

Dans ce cas, le déficit de -2,1 gha par personne correspond à un déficit arrondi à 80 %, ce qui indique que l'empreinte écologique excède largement la biocapacité disponible par personne.

Pour le présent classement, Atlasocio.com calcule la différence entre l'empreinte écologique et la biocapacité, avec le résultat exprimé en hectares globaux par personne. Cette méthode permet d'appréhender la pression exercée par chaque individu en fonction des ressources disponibles et de leur consommation. Elle normalise l'impact écologique entre les pays, indépendamment de leur superficie ou de leur population, facilitant ainsi la comparaison en termes de durabilité individuelle.

Évolution de la balance écologique écologique mondiale et analyse des disparités régionales

Depuis les années 1970, la demande humaine dépasse chaque année la biocapacité planétaire, créant une dette écologique mondiale en constante augmentation. Cette dette résulte d’une exploitation accrue du capital naturel, de l’accumulation de déchets et d’un recours intensif aux services écologiques mondiaux. En 2019, cette dette cumulée représentait l'équivalent de 17 années de productivité totale de la Terre.

Entre 2000 et 2022, l’évolution de la balance écologique globale reflète une détérioration continue de la capacité des écosystèmes mondiaux à répondre aux besoins humains. En 2000, le déficit écologique mondial s’élevait à -0,8 hag/hab., ce qui signifiait que la demande en ressources naturelles dépassait déjà largement la biocapacité planétaire. Ce déficit s'est progressivement aggravé pour atteindre -1,1 hag/hab. en 2022, témoignant d’une exploitation croissante des écosystèmes et d'une augmentation des émissions de déchets non compensées par les capacités de régénération naturelle.

Les données régionales révèlent des disparités importantes. L'Asie enregistre le déficit le plus prononcé, passant de -0,9 hag/hab. en 2000 à -1,6 hag/hab. en 2022, un résultat attribuable à une croissance économique rapide et à une augmentation de la consommation de ressources. De même, l’Amérique du Nord et l'Europe, bien qu’ayant enregistré une légère amélioration au cours de la période, demeurent en déficit écologique, avec respectivement -2,7 hag/hab. et -1,3 hag/hab. en 2022, contre -5,3 hag/hab. et -2,3 hag/hab. en 2000.

La situation en Afrique a évolué d’un excédent écologique (0,3 hag/hab. en 2000) à un déficit modéré (-0,1 hag/hab. en 2022), reflétant une pression croissante sur ses écosystèmes et ressources biologiques. Une évolution similaire est observée en Océanie, qui est passée d’un léger excédent (0,2 hag/hab. en 2000) à un déficit marginal (-0,1 hag/hab. en 2022), témoignant d’une tendance globale à l’épuisement des capacités biologiques.

À l'opposé, seule la région de l'Amérique latine et des Caraïbes continue de maintenir une réserve écologique positive (2,3 hag/hab. en 2022), bien qu’en diminution par rapport aux niveaux de 2000 (3,3 hag/hab.). Cette région bénéficie de vastes surfaces biologiquement productives, notamment les forêts amazoniennes, qui compensent en partie son empreinte écologique.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Cartes du monde relatives à la balance écologique (déficit/excédent)
• – Classement des États du monde par capacité biologique totale
• – Classement des États du monde par empreinte écologique totale
• – Classement des États du monde par indice de performance environnementale

Déficit écologique                                                  Excédent écologique