Classement des langues austronésiennes par nombre de locuteurs

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 13/01/2022

Les langues austronésiennes comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont le malais (dont indonésien et malaisien), le philippin/tagalog, le javanais, le soundanais, et le cebuano. Les langues austronésiennes ayant le moins de locuteurs sont – entre autres – le tobi, le sonsorolais, le komodo, le fagani, et le sakizaya.

Regroupant 1 082 langues vivantes principales (1 274 au total dont les langues éteintes) et 381 141 142 locuteurs natifs, les langues austronésiennes sont parlées en Asie du Sud-Est (Indonésie, Philippines, Taïwan, Malaisie...), en Afrique (Madagascar), ainsi qu'en Océanie (Kiribati, Fidji, Nouvelle-Zélande...). En termes de classification interne, les langues austronésiennes se divisent en deux grands groupes principaux :

• – les langues malayo-polynésiennes, regroupant 1 066 langues vivantes principales (1 248 au total dont les langues éteintes) et 380 935 481 locuteurs natifs ;
• – les langues formosanes (ou « langues formosiennes »), regroupant 16 langues vivantes principales (26 au total dont les langues éteintes) et 205 661 locuteurs natifs.

Les langues austronésiennes sont souvent mises en relation avec les langues austroasiatiques et plus rarement avec les langues taï-kadaï, puis regroupées avec celles-ci au sein de la superfamille des langues austriques. Cependant, si les correspondances morphologiques entre les langues austronésiennes et austroasiatiques disposent linguistiquement d'une possible relation génétique éloignée, les preuves lexicales ne sont pour l'heure pas convaincantes scientifiquement.

Le groupe linguistique malayo-polynésien

Les langues malayo-polynésiennes se composent de trois sous-groupes : le groupe malayo-polynésien occidental, le groupe malayo-polynésien central et le groupe malayo-polynésien oriental.

Le groupe malayo-polynésien occidental rassemble environ 200 langues (dont malais, ilocano, tagalog, cebuano, javanais, balinais, soundanais...) et plus de 300 millions de locuteurs natifs principalement répartis en Indonésie (îles de Java, Sumatra, Bornéo...), aux Philippines, en Malaisie et à Madagascar. La branche des langues malayo-polynésiennes occidentales est fortement influencée par le sanskrit et l'arabe, le nord-ouest de cette région ayant été successivement sous l'influence de l'hindouisme, du bouddhisme puis de l'islam.

Le groupe malayo-polynésien central regroupe environ 120 langues (dont tétum, kemak, damar, seram...) et environ 1 million de locuteurs natifs principalement répartis dans les îles Moluques (Indonésie), les Petites Îles de la Sonde (Indonésie et Timor oriental) et la Nouvelle-Guinée occidentale (Indonésie). Ce groupe compte de nombreuses langues en voie d’extinction.

Le groupe malayo-polynésien oriental compte 492 langues (dont buli, maba, patani, fidjien, samoan, tahitien, tonguien, maori, gilbertais...) et se divise en quatre sous-groupes : les langues halmahera du sud-nouvelle guinée occidentale (40 langues et 150 000 locuteurs), les langues océaniennes (450 langues – 392 langues mélanésiennes, 38 langues polynésiennes et 20 langues micronésiennes – et 3,2 millions de locuteurs), le hukumina (langue désormais éteinte) et le kuri (seulement 500 locuteurs en 1982).

À noter que de nombreux chercheurs regroupent les deux derniers groupes précités au sein des langues malayo-polynésiennes centrales-orientales, soit plus de 600 langues.

Le groupe linguistique formosan (ou groupe formosien)

Les langues autochtones de Taïwan, nommées par les linguistes langues « formosanes » (ou « formosiennes ») afin de les distinguer des langues « taïwanaises » originaires de la Chine continentale, désignent un groupe de langues affilié aux langues austronésiennes. Les langues formosanes forment neuf branches distinctes et comptent au total 26 langues dont seule une dizaine de langues sont encore employées au cours des années 2010. En termes de linguistique, un large consensus s'est formé autour de la conclusion que les langues austronésiennes sont originaires de Taïwan.

Au fil du temps, toutes les langues formosanes sont peu à peu remplacées par le mandarin taïwanais socio-culturellement dominant. Cependant, malgré des mesures du gouvernement taïwanais visant à réintroduire les langues autochtones à l'école, les langues formosanes demeurent en grand danger d'extinction avec environ 200 000 locuteurs natifs en 2020.

Sources : Wilhelm Schmidt, "Die Mon–Khmer-Völker, ein Bindeglied zwischen Völkern Zentralasiens und Austronesiens", Archiv für Anthropologie, 1906 ; Keith Brown, "Austric Hypothesis", Sarah Ogilvie (eds.), Concise Encyclopaedia of Languages of the World, Oxford: Elsevier, 2009 ; Robert Blust, The Austronesian Languages (revised ed.), Australian National University, 2013 ; Austronesian Basic Vocabulary Database.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Carte du monde des familles de langues
• – Carte du monde des langues officielles par État
• – Classement des familles de langues par nombre de locuteurs
• – Classement des langues par nombre total de locuteurs (L1 + L2)
• – Classement des langues par nombre de locuteurs natifs
• – Classement des langues par nombre de locuteurs de seconde langue
• – Classement des langues officielles par nombre d'États et territoires

Population faible                                            Population élevée

Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).