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Classement des langues ouraliennes par nombre de locuteurs

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 12/10/2021

 

Les langues ouraliennes comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont le hongrois (magyar nyelv), le finnois (suomi), l'estonien, le mari (tchérémisse), et l'erzya (erza, arisa). Les langues ouraliennes ayant le moins de locuteurs sont – entre autres – le same d'Ume, le same de Pite, l'énètse, l'ingrien, et le nganassane.

Regroupant 29 langues vivantes principales (35 au total dont les langues éteintes) et 21 209 375 locuteurs natifs, les langues ouraliennes – du nom de la chaîne montagneuse des monts Oural (foyer d'origine supposé) – désignent une famille linguistique principalement usitée en Europe du Nord et centrale, ainsi qu'en Asie (Sibérie). Linguistiquement, les langues ouraliennes comprennent deux sous-groupes distincts :

  • – les langues finno-ougriennes (dont le hongrois, le finnois, l'estonien, les langues sames...), regroupant 31 langues (dont 6 éteintes) et 21 185 711 locuteurs natifs répartis au sein d'une vaste zone géographique allant de l'Europe centrale (Hongrie, Roumanie et Serbie), en passant par la mer Baltique (Finlande, Estonie) et le nord de la Scandinavie (Norvège, Suède) jusqu'à l'Oural (Russie) ;
  • – les langues samoyèdes (dont le selkoupe, l'énètse, le nénètse...), regroupant 7 langues (dont 3 éteintes) et parlées par 23 664 locuteurs natifs en Russie.


L'affinité du hongrois et du finnois est proposée pour la première fois à la fin du XVIIe siècle : le chercheur allemand Martin Vogel établit plusieurs parallèles grammaticaux et lexicaux entre le finnois, le hongrois et les langues sames (anciennement « lappones », en same du Nord sámi, sámegiella ou sápmelaš) ; tandis que le linguiste suédois Georg Stiernhielm documente les similitudes entre le sámi, l'estonien, le finnois et le hongrois. Ces études permettent alors d'esquisser ce qui allait plus tard devenir la famille finno-ougrienne. L'hypothèse des langues ouraliennes attire l'attention de la communauté scientifique tout au long du XVIIIe siècle car ces langues, contrairement à la plupart des autres langues parlées en Europe, ne font pas partie de la famille indo-européenne.

En 1730, le géographe suédois d'origine allemande Philip Johan von Strahlenberg publie son ouvrage Das Nord- und Ostliche Theil von Europa und Asia [Les parties septentrionales et orientales de l'Europe et de l'Asie], abordant la géographie, les peuples et les langues de la Russie où tous les principaux groupes des langues ouraliennes sont dores et déjà identifiés. Cependant, il faut attendre 1799 et la parution d'Affinitas linguae hungaricae cum linguis fennicae originis grammatice demonstrata du linguiste hongrois Sámuel Gyarmathi pour que la classification des langues finno-ougriennes – et plus largement « ouraliennes » – soit définitivement attestée scientifiquement.

Sources : Mikko Korhonen, Finno-Ugrian Language Studies in Finland 1828-1918, Societas Scientiarum Fennica, Helsinki, 1986 ; Denis Sinor, The Uralic languages: description, history, and foreign influences, Leiden, New York: Brill, 1988 ; Gyula Décsy, The Uralic Protolanguage: A Comprehensive Reconstruction, Bloomington, Indiana, 1990 ; Daniel Mario Abondolo (dir.), The Uralic languages, coll. Routledge language family descriptions, Éditions Routledge, Londres, New York, 1998 ; Jocelyne Fernandez-Vest (dir.), Les Langues ouraliennes aujourd'hui. Approche linguistique et cognitive, coll. Bibliothèque de l'École des hautes études, sciences historiques et philologiques, Honoré Champion, Paris, 2005.




Population faible                                            Population élevée

Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).

Classement des langues ouraliennes par nombre total de locuteurs en 2020 [1]

Estimation Atlasocio.com selon les sources suivantes : Recensements nationaux ; Summer Institute of Linguistics ; Encyclopedia of Language and Linguistics ; Nationalencyklopedin.
Rang Langue Nombre de locuteurs de langue seconde (L2) Nombre de locuteurs natifs (L1) Nombre de locuteurs (total)
© Atlasocio.com
Hongrois (magyar nyelv) 1 000 000 12 552 400 13 552 400
Finnois (suomi) - 5 842 500 5 842 500
Estonien - 1 132 500 1 132 500
Mari (tchérémisse) - 509 090 509 090
Erzya (erza, arisa) - 350 000 350 000
Oudmourte (votiak) - 339 800 339 800
Komi (dont komi-permiak, komi-zyriène, komi-iazva) - 219 100 219 100
Mokcha - 130 000 130 000
Carélien - 36 000 36 000
Olonetsien - 30 770 30 770
Same du Nord - 25 700 25 700
Nénètse (yourak) - 21 926 21 926
Khanty (khante, ostiak, ostyak) - 9 580 9 580
Vepse - 3 160 3 160
Same de Lule - 2 000 2 000
Selkoupe (ostyak samoyède) - 1 570 1 570
Mansi - 938 938
Same skolt - 650 650
Same du Sud - 600 600
Same d'Inari - 400 400
Same de Kildin - 340 340
Live (livonien) 250 0 250
Nganassane (nganassan, nganasan) - 125 125
Ingrien (ijore, ižor, izhor) - 120 120
Vote 100 4 104
Énètse - 43 43
Same de Pite - 37 37
Same d'Ume - 20 20
Same de Ter - 2 2
Note(s) :
[1] Année indiquée ou dernière année pour laquelle des données sont disponibles.
Commentaire : Les langues sames (lappones) comptent au total 29 749 locuteurs natifs en 2020.