Classement des États du monde par risque de catastrophe naturelle (WorldRiskIndex)

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 08/04/2025

Les États présentant les risques les plus élevés de catastrophes naturelles au monde sont les Philippines, l'Indonésie, l'Inde, la Colombie, et le Mexique. Les pays ayant les risques les plus faibles de désastres naturels incluent, entre autres, le Luxembourg, la Biélorussie, Singapour, le Cap-Vert, et la Hongrie.

WorldRiskIndex : Un indice fondé sur l'interaction entre aléas naturels et vulnérabilité

Le WorldRiskIndex (ou « indice des risques mondiaux »), désigné ici sous l'appellation « indice de risque de catastrophe naturelle » afin d'en expliciter la portée thématique, est un modèle statistique élaboré par l'Institut pour l'environnement et la sécurité humaine des Nations unies (UNU-EHS). Il évalue le risque latent de catastrophe dans 193 pays, en lien avec des événements naturels extrêmes et les effets du changement climatique. Fondé sur les concepts de risque, d'aléa et de vulnérabilité, cet indice postule que la survenue, l'intensité et la durée des catastrophes ne sont pas uniquement déterminées par des facteurs environnementaux, mais également par des paramètres sociaux, politiques et économiques.

Ainsi, les deux composantes principales du risque, à savoir l'exposition et la vulnérabilité, sont considérées comme équivalentes dans l'analyse. De ce fait, l'indice met en évidence les interactions complexes entre les phénomènes naturels extrêmes, les inégalités socio-économiques et les stratégies de réduction des risques de catastrophe. Concrètement, il vise à fournir une évaluation globale et réaliste des vulnérabilités, en soulignant l'importance des politiques de résilience et d'adaptation.

Méthodologie et évolution de l'indice

Publié annuellement au sein du WorldRiskReport, un rapport technique consacré aux risques de catastrophe à l'échelle mondiale, le WorldRiskIndex a été conceptualisé en 2011 par l'UNU-EHS en collaboration avec la Bündnis Entwicklung Hilft. Il repose sur un modèle initial combinant 27 indicateurs, permettant d'analyser conjointement l'exposition aux aléas naturels – tels que tremblements de terre, tempêtes ou sécheresses – et les capacités sociétales à y faire face. Ce modèle repose sur quatre composantes fondamentales :

• L'exposition (exposure) : correspond à la probabilité d'être affecté par des phénomènes naturels majeurs (séismes, tsunamis, cyclones, inondations fluviales ou maritimes, sécheresses et élévation du niveau de la mer).
• La prédisposition (susceptibility) : traduit la propension d'une société à subir des dommages en fonction de ses infrastructures, de son approvisionnement alimentaire et de ses conditions économiques.
• Les capacités de réaction (coping capacities) : renvoient aux moyens mis en place pour limiter les conséquences négatives d'un événement, incluant la gouvernance, les services de santé et les dispositifs de protection sociale.
• Les stratégies d'adaptation (adaptive capacities) : désignent les efforts à long terme visant à réduire la vulnérabilité face aux catastrophes, en intégrant notamment les enjeux du changement climatique et d'autres défis structurels.

La vulnérabilité globale d'un pays est obtenue par la moyenne géométrique des trois dernières composantes. Le WorldRiskIndex est ensuite calculé comme la racine carrée du produit de l'exposition et de la vulnérabilité, illustrant ainsi la relation entre la survenue des phénomènes naturels et les réponses sociétales aux risques. Une fois les indices nationaux établis, le rapport annuel identifie les zones à risque et propose des recommandations aux gouvernements et aux organisations internationales.

Depuis 2018, la méthodologie du WorldRiskIndex est régulièrement révisée et enrichie par l'Institut de droit international de la paix et des conflits armés (IFHV). Chaque année, des analyses rédigées par des experts interdisciplinaires y sont intégrées afin d'affiner les approches en matière de réduction des risques de catastrophe, d'adaptation au changement climatique et de développement durable. En 2022, un modèle entièrement révisé de l'indice est introduit. Cette nouvelle méthodologie repose sur plus de 100 indicateurs, mobilise de nouvelles sources de données et adopte des méthodes statistiques plus robustes, remplaçant ainsi définitivement l'ancien modèle.

Compilation et avantages des données révisées

Afin de permettre une comparaison sur le long terme, Atlasocio.com a compilé l'ensemble des données du WorldRiskReport fondé sur cette méthodologie actualisée. Il en résulte des divergences avec les valeurs publiées selon l'ancienne approche. Par exemple, selon la méthodologie de 2022, l'Afghanistan affiche des indices de 4,12 en 2011, 3,99 en 2015 et 4,05 en 2021, contre respectivement 14,06, 9,55 et 8,18 avec l'ancien modèle.

Les bénéfices de cette mise à jour sont multiples. D’abord, elle garantit une uniformisation des données, évitant toute rupture entre les séries statistiques antérieures et postérieures à 2022. Ensuite, elle permet d'extrapoler des valeurs d'indice pour la période 2000-2010, soit la décennie précédant la première publication officielle de l’indice en 2011, offrant ainsi une perspective temporelle plus large. Enfin, cette nouvelle approche pallie les lacunes des versions précédentes en assurant une couverture complète des 193 pays étudiés, avec des données systématiquement mises à jour.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Cartes du monde relatives à l'indice de risque de catastrophe naturelle
• – Classement des États par indice des risques climatiques pour les enfants
• – Classement des États par indice de performance environnementale
• – Classement des États par indice de développement humain ajusté aux pressions planétaires

Risque faible                                                  Risque élevé