Classement des États du monde par indice de la faim

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 29/09/2025

Les États présentant les niveaux de faim les plus élevés au monde sont la Somalie, le Burundi, le Soudan du Sud, le Yémen et le Tchad. Les pays ayant les indices de la faim les plus faibles sont – entre autres – l'Ouzbékistan, l'Uruguay, les Émirats arabes unis, la Turquie et la Slovaquie.

Établi initialement par l’International Food Policy Research Institute (IFPRI), l’Indice mondial de la faim (Global Hunger Index, GHI) – compris entre 0 (absence de faim) et 100 (faim généralisée) – constitue un instrument statistique multidimensionnel visant à mesurer, de manière comparée, l’état de la faim à l’échelle mondiale, régionale et nationale. Cet indice a pour finalité de sensibiliser à la problématique de l’insécurité alimentaire, de suivre les progrès accomplis et les reculs enregistrés dans la lutte contre la faim, ainsi que de mettre en lumière les zones où les besoins sont les plus urgents.

Les composantes de l’indice

Le GHI repose sur quatre indicateurs fondamentaux qui, combinés, permettent d’appréhender la nature multidimensionnelle de la faim :

• 1. La part de la population sous-alimentée, c’est-à-dire dont l’apport calorique est insuffisant pour mener une vie active et saine ;
• 2. La proportion d’enfants de moins de cinq ans souffrant de retard de croissance (stunting), traduisant une malnutrition chronique ;
• 3. La proportion d’enfants de moins de cinq ans atteints de malnutrition aiguë (wasting), caractérisée par un poids trop faible pour leur taille ;
• 4. Le taux de mortalité infantile (moins de cinq ans), reflet indirect de la combinaison d’une alimentation inadéquate et d’un environnement sanitaire défavorable.

La prise en compte simultanée de la sous-alimentation, du retard de croissance, de l’émaciation et de la mortalité infantile offre un aperçu complet des carences alimentaires, tant du point de vue quantitatif (apports caloriques) que qualitatif (apports en protéines, vitamines et minéraux essentiels). Les indicateurs relatifs aux enfants sont particulièrement significatifs car ils concernent une population vulnérable, exposée à des conséquences irréversibles sur le plan physique et cognitif.

Le Global Hunger Index 2024 évalue la situation de la faim dans 136 pays. Parmi eux, 127 disposent de données suffisantes pour un calcul complet et un classement (contre 125 en 2023). Pour neuf pays, les informations étaient trop limitées pour établir un score précis : trois ont reçu une désignation provisoire (un pays classé « grave » et deux « alarmant »), tandis que pour six autres, aucune estimation fiable n’a pu être avancée. Dans plusieurs cas, ces lacunes s’expliquent par des conflits armés ou une instabilité politique, facteurs étroitement liés à l’insécurité alimentaire.

Il est essentiel de noter que les scores du GHI ne sont pas directement comparables d’une édition à l’autre. Seules les données de 2000, 2008 et 2016, ainsi que celles de 2024 du présent classement, permettent une analyse temporelle valide. Cette précaution méthodologique garantit la cohérence et la fiabilité des comparaisons dans le temps.

Méthodologie, limites et utilité de l’indice

Le score du GHI est obtenu en trois étapes :

• – Les données les plus récentes et fiables, issues principalement des agences onusiennes et d’organismes multilatéraux, sont collectées pour chacun des quatre indicateurs.
• – Chaque indicateur est standardisé en fonction de seuils fixés légèrement au-dessus des valeurs maximales observées depuis 1988 (par exemple : 80 % pour la sous-alimentation, 70 % pour le retard de croissance, 30 % pour l’émaciation, et 35 % pour la mortalité infantile). Ainsi, une prévalence de sous-alimentation de 40 % correspond à une valeur standardisée de 50.
• – Les valeurs standardisées sont agrégées selon une pondération spécifique : la sous-alimentation et la mortalité infantile contribuent chacune pour un tiers au score final, tandis que le retard de croissance et l’émaciation comptent chacune pour un sixième.

Le résultat est exprimé sur une échelle de 0 à 100, où 0 correspond à l’absence de faim et 100 à une situation extrême. En pratique, aucun pays n’atteint ces deux extrêmes.

Bien que le GHI constitue un outil robuste pour suivre les évolutions de la faim, certaines limites doivent être soulignées. Les pays les plus touchés par les crises humanitaires sont souvent ceux pour lesquels les données manquent, ce qui tend à sous-estimer l’ampleur réelle de la faim. Par ailleurs, la complexité des dynamiques alimentaires locales – incluant la qualité des régimes alimentaires, l’inégalité dans la répartition des ressources ou encore les effets du changement climatique – n’est que partiellement reflétée dans l’indice.

Malgré ces limites, le GHI reste un indicateur de référence pour la communauté internationale. En mettant en lumière les zones critiques et en contribuant au suivi des Objectifs de développement durable, notamment l’ODD 2 (« Faim zéro »), il demeure un instrument essentiel pour orienter les politiques publiques et les actions humanitaires.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Cartes du monde relatives à l'indice de la faim
• – Classement des États du monde par prévalence de la malnutrition
• – Classement des États du monde par accès à l'eau potable (% population)
• – Classement des États du monde par accès aux sanitaires (% population)
• – Classement des États du monde par espérance de vie
• – Classement des États du monde par espérance de vie en bonne santé

Situation bonne                                                  Situation alarmante

• Calcul issu de l'ancienne méthodologie.