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Par Atlasocio.com | Mis à jour le 28/07/2021
Les langues khoïsan comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont le khoïkhoï, le ǃkung, le naro, le khwe, et le juǀʼhoan. Les langues khoïsan ayant le moins de locuteurs sont – entre autres – le nǁng, le ǃorakobab, le ǂʼamkoe, le tsʼixa, et le gǀui.
Regroupant 14 langues vivantes principales (22 au total dont les langues éteintes) et 249 961 locuteurs natifs, les langues khoïsan désignent un ensemble de langues – et non une famille de langues impliquant une relation génétique (filiation) commune – parlées essentiellement au Botswana, en Namibie, dans la province du Cap-du-Nord d'Afrique du Sud et dans le sud de l'Angola. En termes de classification linguistique, les langues khoïsan existantes comprennent trois groupes distincts :
Avant l'expansion bantoue – longue série de migrations des locuteurs du proto-bantou à l'intérieur du continent africain – qui atteint l'Afrique australe aux alentours de l'an 300 de l'ère chrétienne, les langues khoïsan sont probablement répandues dans l'ensemble des territoires situés au sud de la forêt équatoriale africaine. Au début du XXIe, l'usage de ces langues se limite principalement au désert du Kalahari (Namibie et Botswana). Selon la classification de Joseph Greenberg (1949-1954, révisée en 1963), deux langues d'Afrique de l'Est, celles du sandawe et du hadza (désormais considérées comme des isolats), étaient à l'origine intégrées au sein des langues khoïsan. Cependant, cette hypothèse est rejetée par la majorité des linguistes en raison de leur éloignement du groupe khoïsan, tant sur le plan linguistique que géographique (Tanzanie).
Depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000, plusieurs études contestent la parenté généalogique des langues khoïsan. Aussi, scientifiquement, « khoïsan » demeure un terme de commodité, sans aucune implication de validité linguistique, afin de désigner les langues autochtones africaines pourvues de clics (sons produits avec la langue ou les lèvres sans l'aide des poumons) et ne se rattachant pas à l'une des trois superfamilles ou « macro-familles » identifiées sur le continent, à savoir les langues afro-asiatiques, les langues nilo-sahariennes et les langues nigéro-congolaises.
Ainsi, l'unité génétique des langues khoïsan proposée par Joseph Greenberg en 1955 n'a jamais pu être confirmée par des recherches ultérieures. Les trois groupes de langues encore qualifiés de « khoïsan » sont désormais appréhendés par les chercheurs comme des familles linguistiques distinctes et non apparentées génétiquement.
Sources : Joseph H. Greenberg, Studies in African linguistic classification, Branford, Conn.: Compass Publishing Company, 1955 [réédit. in Bulletin of the School of Oriental and African Studies, Volume 18, Issue 2, School of Oriental and African Studies, June 1956] ; A. Barnard, "Kinship, language and production: a conjectural history of Khoisan social structure", Africa: Journal of the International African Institute, 1988 ; Bernd Heine, Derek Nurse, Henry Tourneux, Jeanne Zerner [trad. Henry Tourneux, Jeanne Zerner], Les langues africaines, Karthala, Paris, 2004 ; Gerrit Jan Dimmendaal, “Language Ecology and Linguistic Diversity on the African Continent”, Language and Linguistics Compass, September 2008 ; Rainer Vossen (dir.), The Khoesan languages, coll. Routledge language family series, Routledge, London and New York, 2013 ; Tom Güldemann and Anne-Maria Fehn, Beyond "Khoisan": historical relations in the Kalahari basin, John Benjamins Publishing Company, coll. Current issues in linguistic theory, N°330, Amsterdam/Philadelphia, 2014 ; Red Book of Endangered Languages, www.unesco.org.
Population faible
Population élevée
Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).
Rang | Langue | Nombre de locuteurs de langue seconde (L2) | Nombre de locuteurs natifs (L1) | Nombre de locuteurs (total) |
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Khoïkhoï (nama, khoekhoe, damara) | - | 202 200 | 202 200 | |
ǃKung (ju, !xun) | - | 16 000 | 16 000 | |
Naro (nharo) | - | 10 000 | 10 000 | |
Khwe | - | 8 000 | 8 000 | |
Juǀʼhoan (juǀʼhõasi, ǃkung sud-oriental) | - | 4 000 | 4 000 | |
Taa (ǃxóõ, ǃkhong, ǃxoon) | - | 2 500 | 2 500 | |
Shua | - | 2 000 | 2 000 | |
Tshwa (tsoa, kua, hiechware) | - | 2 000 | 2 000 | |
Gǁana | - | 1 500 | 1 500 | |
Gǀui (gǀwi) | - | 1 500 | 1 500 | |
Tsʼixa | - | 200 | 200 | |
ǂʼAmkoe | - | 50 | 50 | |
ǃOrakobab (khoemana, griqua) | - | 6 | 6 | |
Nǁng (nǁŋǃke, nǀuu) | - | 5 | 5 |