Classement des langues nilo-sahariennes par nombre de locuteurs

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 07/10/2021

Les langues nilo-sahariennes comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont le luo (dholuo), le kanuri (kanouri), le songhaï, le lango (lwoo, leb-lango), et le lugbara. Les langues nilo-sahariennes ayant le moins de locuteurs sont – entre autres – le birri, le kwegu, le nyolge, le jaya, et le fadashi.

Regroupant 152 langues vivantes principales (198 au total dont les langues éteintes) 47 470 906 locuteurs natifs, les langues nilo-sahariennes désignent un groupe linguistique hétérogène qui, comme son nom l'indique, est usité à l'intérieur des terres de l'Afrique, au sein d'une vaste région comprenant le grand bassin du Nil et le désert du Sahara. Ainsi, les différentes langues nilo-sahariennes sont parlées principalement au Soudan du Sud, au Soudan, au Tchad, en Éthiopie, au Niger, en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie, en République démocratique du Congo, en Centrafrique, au Mali, au Nigeria, au sud de la Libye et au nord-est du Bénin.

Linguistiquement, les langues nilo-sahariennes comprennent sept groupes principaux :

• – le groupe soudanais central (dont lendu, mangbetu, efe, logo, omi...), regroupant plus de 60 langues et parlé par plus de 20 millions de locuteurs natifs en Centrafrique, au Tchad, au Soudan du Sud, en Ouganda, au Congo (RDC), au Nigeria et au Cameroun ;
• – le groupe soudanais oriental (dont dinka, nuer, aka, shilluk, otuho, nara, kadaru, mursi...), regroupant une centaine de langues et parlé essentiellement au Soudan du Sud, en Éthiopie, en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie ;
• – le groupe saharien (dont berti, bideyat, dazaga, zaghawa, kanouri...), parlé par 4 549 000 locuteurs natifs dans certaines parties du Sahara central, plus précisément au sud de la Libye, au nord et au centre du Tchad, à l'est du Niger, au nord-est du Nigeria et à l'ouest du Soudan ;
• – le groupe songhaï (dont songhaï proprement dit, korandje, tadaksahak, tagdal, tasawaq, dendi, zarma...), parlé par 3 millions de locuteurs natifs en Afrique de l'ouest, notamment au Mali, au Niger, au Nigeria et au Bénin ;
• – le groupe fur ou four (dont fur, amdang, mimi...), parlé au Soudan, et au Tchad ;
• – le groupe maban (dont karanga, kendeje, mabang, maba, marfa...), également parlé au Soudan, et au Tchad ;
• – le groupe komuz (dont gumuz, koman, gulé, komo, kwama...), uniquement parlé au Soudan.

Cependant, la proposition de Joseph Greenberg (The Languages ​​of Africa, International Journal of American Linguistics, Vol. 29, N°1, 1963) de rassembler ces divers groupes au sein d'une famille qualifiée de « langues nilo-sahariennes » est contestée par de nombreux chercheurs. Par exemple, le rattachement de la branche songhaï demeure problématique car nettement divergente des autres langues nilo-sahariennes, notamment en raison de l'importante influence des langues mandé. Deux « groupes », traditionnellement regroupés parmi les langues nilo-sahariennes, le berta et le kumana, ne comptent qu'une langue chacun. Ainsi, l'état actuel des recherches ne pouvant prouver de filiation (lien génétique), la famille nilo-saharienne semble plutôt regrouper les langues autochtones africaines qui ne sont ni rattachées aux langues nigéro-congolaises, ni aux langues afro-asiatiques ou khoïsan.

Sources : Joseph Greenberg, The Languages ​​of Africa, International Journal of American Linguistics, Vol. 29, N°1, 1963 ; Gerrit Jan Dimmendaal, "Nilo-Saharan Languages", in International Encyclopedia of Linguistics, Vol. 3, Oxford, 1992 ; Lionel M. Bender, "Nilo-Saharan", in African Languages, An Introduction, Cambridge University Press, Cambridge, 2000 ; Christopher Ehret, A Historical-Comparative Reconstruction of Nilo-Saharian, Sprache und Geschichte in Afrika, SUGIA Beihefte, Beiheft 12, Cologne, Rüdiger Köppe Verlag, 2001 ; P. H. Matthews, Oxford Concise Dictionary of Linguistics (2nd ed.), Oxford, 2007 ; Lyle Campbell, Mauricio J. Mixco, A Glossary of Historical Linguistics, University of Utah Press, 2007.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Carte du monde des familles de langues
• – Carte du monde des langues officielles par État
• – Classement des familles de langues par nombre de locuteurs
• – Classement des langues par nombre total de locuteurs (L1 + L2)
• – Classement des langues par nombre de locuteurs natifs
• – Classement des langues par nombre de locuteurs de seconde langue
• – Classement des langues officielles par nombre d'États et territoires

Population faible                                            Population élevée

Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).