Classement des langues sino-tibétaines par nombre de locuteurs

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 18/01/2022

Les langues sino-tibétaines comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont le mandarin, le yue (cantonais), le wu, le min, et le jin (jinyu). Les langues sino-tibétaines ayant le moins de locuteurs sont – entre autres – le mauphu, le lamu, le pela, le chashan, et le sunnami.

Regroupant 410 langues vivantes (445 au total dont les langues éteintes) et 1 434 500 598 locuteurs natifs, les langues sino-tibétaines désignent une famille de langues parlées principalement en Asie de l'Est (Chine, Taïwan, Hong Kong, Macao), en Asie du Sud-Est (Birmanie, Thaïlande, Laos, Malaisie, Viêt Nam) et en Asie du Sud (Bhoutan, Népal, Bangladesh, Inde).

L'unité linguistique des « langues sino-tibétaines » est encore sujet à controverse en raison des difficultés à reconstituer avec précision une proto-langue commune. Toutefois, la relation génétique entre les langues chinoises, le tibétain, le birman et d'autres langues – proposée pour la première fois au début du XIX^e siècle – est désormais largement acceptée par la communauté scientifique. Selon la théorie la plus partagée, le proto-sino-tibétain trouve son origine dans le nord de la Chine aux alentours du 4^e millénaire avant l'ère chrétienne.

La répartition géographique actuelle des locuteurs des langues sino-tibétaines résulte de l'expansion historique respective des trois groupes avec le plus grand nombre de locuteurs, à savoir le chinois, le birman et le tibétain. Ainsi, ces trois langues aux longues traditions littéraires ont peu à peu remplacé un nombre inconnu de langues autochtones antérieures. En termes de classification interne, les langues sino-tibétaines se divisent en deux sous-ensembles principaux :

• – les langues chinoises (ou langues sinitiques), regroupant 13 langues vivantes et 1 353 344 430 locuteurs natifs en Chine, à Taïwan, à Hong Kong, à Macao, à Singapour et en Malaisie ;
• – les langues tibéto-birmanes, regroupant 397 langues vivantes et 81 156 168 locuteurs natifs répartis en plusieurs sous-groupes dont les langues tibétiques (Chine, Bhoutan, Népal), les langues lolo-birmanes (Birmanie, Laos, Viêt Nam), les langues karens (parlées des deux côtés de la frontière birmano-thaïlandaise) et autres langues dont la classification au sein des langues tibéto-birmanes est incertaine ou difficile (Inde, Bangladesh).

Sources : Robert Shafer, "Classification of the Sino-Tibetan languages", Word, Journal of the Linguistic Circle of New York, 1955 ; Paul K. Benedict, Sino-Tibetan: A conspectus, Matisoff, JA (éd.), Cambridge, Cambridge University Press, 1972 ; S. Robert Ramsey, The Languages of China, Princeton University Press, 1987 ; David Bradley, “Tibeto-Burman languages and classification” in Tibeto-Burman languages of the Himalayas, Papers in South East Asian linguistics, N°14, Canberra, Pacific Linguistics, D. Bradley (Ed.), 1997 ; George van Driem, Languages of the Himalayas: An Ethnolinguistic Handbook of the Greater Himalayan Region, Brill, 2001 ; Julien Spiewak, Parlons karen: langue et culture (Myanmar-Thaïlande), Paris, L’Harmattan, 2006 ; Laurie Bauer, The Linguistics Student's Handbook, Edinburgh University Press, 2007 ; David Bradley, “The Characteristics of the Burmic Family of Tibeto-Burman”, Language and Linguistics, 13 (1): 171–192, 2012 ; Katia Chirkova, “The Qiangic Subgroup from an Areal Perspective: A Case Study of Languages of Muli” in Languages and Linguistics, Taipei, Academia Sinica, 2012 ; Sihua Liang, Language Attitudes and Identities in Multilingual China: A Linguistic Ethnography, Springer International Publishing, 2014 ; Nicolas Tournadre, “The Tibetic languages and their classification” in Thomas Owen-Smith and Nathan W. Hill (eds.), Trans-Himalayan Linguistics: Historical and Descriptive Linguistics of the Himalayan Area, De Gruyter, 2014 ; James A. Matisoff, The Sino-Tibetan Etymological Dictionary and Thesaurus, Berkeley, University of California, 2015 ; Laurent Sagart, Guillaume Jacques, Yunfan Lai and Robin J. Ryder, “Dated language phylogenies shed light on the ancestry of Sino-Tibetan”, Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 116, N°21,‎ 2019 ; Menghan Zhang, Shi Yan, Wuyun Pan, Li Jin, “Phylogenetic evidence for Sino-Tibetan origin in northern China in the Late Neolithic”, Nature, 569 (7754): 112–115, 2019.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Carte du monde des familles de langues
• – Carte du monde des langues officielles par État
• – Classement des familles de langues par nombre de locuteurs
• – Classement des langues par nombre total de locuteurs (L1 + L2)
• – Classement des langues par nombre de locuteurs natifs
• – Classement des langues par nombre de locuteurs de seconde langue
• – Classement des langues officielles par nombre d'États et territoires

Population faible                                            Population élevée

Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).