Classement des tibéto-birmanes par nombre de locuteurs

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 18/01/2022

Les tibéto-birmanes comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont le birman, le karen s'gaw, l'arakanese, le nuosu, et le hani. Les langues tibéto-birmanes ayant le moins de locuteurs sont – entre autres – le ruga, le jad, le purum, le chug, et le tarao.

Regroupant 397 langues vivantes (432 au total dont les langues éteintes) et 81 156 168 locuteurs natifs, les langues tibéto-birmanes désignent une famille de langues parlées en Chine, en Inde, au Népal, au Bhoutan, en Birmanie et dans quelques régions du Bangladesh, de la Thaïlande, du Laos et du Viêt Nam.

Linguistiquement, les langues tibéto-birmanes sont rattachées à la famille des langues sino-tibétaines aux côtés des langues chinoises (ou langues sinitiques). En termes de classification interne, il n'existe aucun consensus scientifique concernant les différentes branches des langues tibéto-birmanes. En outre, certains linguistes (George van Driem, Robert Shafer...) rejettent la scission opérée avec les langues chinoises, faisant du tibéto-birman un synonyme de sino-tibétain. Aussi, la structure interne des langues tibéto-birmanes demeure provisoire dans l'attente de travaux comparatifs plus détaillés, certaines branches et groupes de langues étant plus des convenances géographiques que des propositions linguistiques :

• – les langues lolo-birmanes, regroupant 103 langues vivantes principales et 44 460 782 locuteurs natifs en Chine et en Birmanie ;
• – les langues tibéto-himalayennes, regroupant 105 langues vivantes principales et 10 917 604 locuteurs natifs en Chine, en Chine, en Inde, au Népal et au Bhoutan ;
• – les langues karens, regroupant 13 langues vivantes principales et 6 497 100 locuteurs natifs en Birmanie et en Thaïlande ;
• – les langues sal, regroupant 29 langues vivantes principales et 6 122 406 locuteurs natifs en Chine, en Inde, au Bangladesh et en Birmanie ;
• – les langues naga, regroupant 34 langues vivantes principales et 5 452 046 locuteurs natifs en Chine, en Inde, en Birmanie et au Bangladesh ;
• – les langues kuki-chin ou langues mizo-kuki-chin, regroupant 55 langues vivantes principales et 3 905 045 locuteurs natifs en Chine, en Inde, en Birmanie et au Bangladesh ;
• – la langue bai, regroupant 1 272 000 locuteurs natifs en Chine ;
• – les langues tani, regroupant 9 langues vivantes et 1 128 613 locuteurs natifs dans une aire bordée par l'État indien de l'Assam, le Bhoutan, la Birmanie et le Tibet (Chine) ;
• – les langues qianguiques, regroupant 25 langues vivantes principales et 869 109 locuteurs natifs en Chine ;
• – les langues nungish, regroupant 3 langues vivantes et 84 000 locuteurs natifs en Chine et en Birmanie ;
• – la langue tujia, regroupant 70 000 locuteurs natifs en Chine ;
• – les langues mruic (ou mru–hkongso), regroupant 2 langues vivantes et 54 000 locuteurs natifs en Birmanie ;
• – les langues digaro, regroupant 2 langues vivantes (l'idu et le taraon) et 46 000 locuteurs natifs en Chine, en Inde et au Tibet (Chine) ;
• – 15 autres langues vivantes (notamment le tshangla, le miji et le puroik) regroupant 277 463 locuteurs natifs et dont la classification au sein des langues tibéto-birmanes est incertaine ou difficile ;

Selon les données historiques disponibles à propos des migrations des Tibétains et des Birmans, l'origine géographique des langues tibéto-birmanes serait le Tibet oriental en République populaire de Chine. Il s'agit de l'ancien territoire des Qiang, peuple tibéto-birman le plus anciennement attesté et vivant actuellement dans l'ouest de la province chinoise du Sichuan située à l'est du Tibet.

Concernant le mode de vie, au cours de la période allant de -2 200 à -1 600 avant l'ère chrétienne, les Qiang opèrent une transition de l'agriculture vers le pastoralisme, puis vers un début de nomadisme. Par la suite, de -771 à -476 avant l'ère chrétienne, les locuteurs tibéto-birmans migrent vers le sud en direction de l'actuelle Birmanie, entrant ainsi en contact avec les tribus indigènes austroasiatiques et môn-khmer.

Sources : Robert Shafer, "Classification of the Sino-Tibetan languages", Word, Journal of the Linguistic Circle of New York, 1955 ; Paul K. Benedict, Sino-Tibetan: A conspectus, Matisoff, JA (éd.), Cambridge, Cambridge University Press, 1972 ; S. Robert Ramsey, The Languages of China, Princeton University Press, 1987 ; Stephen Adolphe Wurm, Rong Li, Theo Baumann and Mei W. Lee, Language Atlas of China, Longman, 1987 ; George van Driem, Languages of the Himalayas: An Ethnolinguistic Handbook of the Greater Himalayan Region, Brill, 2001 ; Li Rong, Great Dictionary of Modern Chinese Dialects, Jiangsu Educational Press, 2002 ; Laurie Bauer, The Linguistics Student's Handbook, Edinburgh University Press, 2007 ; Maria Kurpaska, Chinese Language(s): A Look Through the Prism of "The Great Dictionary of Modern Chinese Dialects", Walter de Gruyter, 2010 ; Sihua Liang, Language Attitudes and Identities in Multilingual China: A Linguistic Ethnography, Springer International Publishing, 2014 ; James A. Matisoff, The Sino-Tibetan Etymological Dictionary and Thesaurus, Berkeley, University of California Press, 2015 ; Laurent Sagart, Guillaume Jacques, Yunfan Lai and Robin J. Ryder, “Dated language phylogenies shed light on the ancestry of Sino-Tibetan”, Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 116, N°21,‎ 2019.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Carte du monde des familles de langues
• – Carte du monde des langues officielles par État
• – Classement des familles de langues par nombre de locuteurs
• – Classement des langues par nombre total de locuteurs (L1 + L2)
• – Classement des langues par nombre de locuteurs natifs
• – Classement des langues par nombre de locuteurs de seconde langue
• – Classement des langues officielles par nombre d'États et territoires

Population faible                                            Population élevée

Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).