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Classement des langues chinoises (ou langues sinitiques) par nombre de locuteurs

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 09/01/2022

 

Les langues chinoises (ou langues sinitiques) comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont le mandarin, le yue (cantonais), le wu, le min, et le jin (jinyu). Les langues chinoises ayant le moins de locuteurs sont le waxiang, le danzhouhua, le shaozhou tuhua, le hui, et le pinghua.

Regroupant 13 langues vivantes et 1 353 344 430 locuteurs natifs, les langues chinoises (ou sinitiques) désignent une famille de langues parlées en Chine, à Taïwan, à Hong Kong, à Macao, à Singapour et en Malaisie. Linguistiquement, les langues chinoises sont rattachées à la famille des langues sino-tibétaines aux côtés des langues tibéto-birmanes. En termes de classification interne, selon les sources, les linguistes distinguent entre 7 et 13 grandes langues chinoises :

    Les sept langues chinoises généralement admises
  • – le mandarin standard, parlé dans le nord-est (mandarin de Pékin), le sud-ouest (mandarin du Sichuan) de la Chine et comprenant également le doungane (110 000 locuteurs en 2009) usité en Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan) ;
  • – le yue (dont le cantonais et le taishane), parlé dans les provinces du Guangdong et du Guangxi au sud de la Chine, à Hong Kong, Macao et en Asie du Sud-Est (Malaisie, Singapour) par d'importantes communautés de la diaspora chinoise ;
  • – le wu, parlé dans la ville de Shanghai (shanghaïen) ainsi que dans le Jiangsu et le Zhejiang à l'est de la Chine ;
  • – le min, parlé dans les provinces du Guangdong et du Fujian au sud de la Chine ainsi qu'à Taïwan ;
  • – le hakka, parlé au nord du Guangdong et dans le Fujian en Chine ainsi qu'à Taïwan ;
  • – le xiang, parlé dans la province méridionale du Hunan (Chine) ;
  • – le gan, parlé dans la province du Jiangxi au sud-est de la Chine.

    Les trois langues chinoises supplémentaires issues de la classification du Language Atlas of China de Li Rong
  • – le jin, précédemment inclus dans le mandarin ;
  • – le hui, précédemment inclus dans le wu ;
  • – le pinghua, précédemment inclus dans le yue.

    Les trois variétés des langues chinoises non classifiées
  • – le shaozhou tuhua (1 million de locuteurs), parlé aux limites des provinces du Guangdong, de Hunan et du Guangxi ;
  • – le danzhouhua (700 000 locuteurs), parlé dans la ville de Danzhou sur l'île de Hainan ;
  • – le waxiang ou xianghua (300 000 locuteurs), parlé dans l'ouest de la province du Hunan.


Sur les différentes langues chinoises et leur transcription écrite (sinogrammes)

Les variétés parlées du mandarin (ou chinois) sont généralement considérées par les locuteurs natifs comme des variantes d'une seule et même langue. En effet, il est généralement considéré en Chine que la « langue écrite » (文, wén) est universelle, transcendant la prononciation des « langues parlées » (汉语, hanyu). Cependant, en raison de leur manque d'intelligibilité mutuelle, les divers parlers chinois sont classés comme des langues distinctes par la majorité des linguistes. Concrètement, bien qu'il existe des zones de transition où les différentes variétés partagent suffisamment de caractéristiques pour une intelligibilité limitée, les branches chinoises restent toutefois aussi divergentes entre elles que le sont par exemple les langues romanes.

Basé sur le dialecte pékinois du mandarin, le mandarin dit « standard » (ou « chinois standard ») est la langue officielle de la République populaire de Chine, de la République de Chine (Taïwan), ainsi que l'une des quatre langues officielles de Singapour et l'une des six langues officielles des Nations unies.


Concernant l'écriture des langues chinoises, les caractères chinois ou sinogrammes (chinois simplifié : 汉字 ; chinois traditionnel : 漢字) remontent aux alentours de l'an 1250 avant l'ère chrétienne. Il s'agit du plus ancien système d'écriture au monde encore employé. Selon les estimations, le nombre de caractères chinois oscille entre 40 000 et 60 000 mais le mandarin courant requiert la connaissance de 3 000 à 5 000 sinogrammes et le japonais de 2 000 à 3 000 caractères. Il convient de préciser que les locuteurs lettrés des différentes langues chinoises – mutuellement inintelligibles – utilisent tous les mêmes caractères chinois pour la forme écrite.

Les « caractères chinois simplifiés » (ou sinogrammes simplifiés) sont promus en Chine le 28 janvier 1956 par le gouvernement communiste afin de faciliter leur apprentissage. La liste finale des caractères simplifiés est publiée en mai 1964 et comporte au total 2 236 nouveaux caractères. Singapour adopte officiellement les caractères simplifiés en 1976. Cependant, les sinogrammes traditionnels continuent d'être utilisés à Taïwan, Hong Kong et Macao, ainsi que dans d'autres États comptant d'importantes communautés chinoises comme la Malaisie où les caractères traditionnels restent encore largement utilisés et ce, malgré l'adoption des caractères simplifiés depuis les années 1980.

Sources : S. Robert Ramsey, The Languages of China, Princeton University Press, 1987 ; Stephen Adolphe Wurm, Rong Li, Theo Baumann and Mei W. Lee, Language Atlas of China, Longman, 1987 ; George van Driem, Languages of the Himalayas: An Ethnolinguistic Handbook of the Greater Himalayan Region, Brill, 2001 ; Li Rong, Great Dictionary of Modern Chinese Dialects, Jiangsu Educational Press, 2002 ; Laurie Bauer, The Linguistics Student's Handbook, Edinburgh University Press, 2007 ; Maria Kurpaska, Chinese Language(s): A Look Through the Prism of "The Great Dictionary of Modern Chinese Dialects", Walter de Gruyter, 2010 ; Sihua Liang, Language Attitudes and Identities in Multilingual China: A Linguistic Ethnography, Springer International Publishing, 2014 ; Laurent Sagart, Guillaume Jacques, Yunfan Lai and Robin J. Ryder, “Dated language phylogenies shed light on the ancestry of Sino-Tibetan”, Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 116, N°21,‎ 2019.



Population faible                                            Population élevée

Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).

Classement des langues chinoises (ou langues sinitiques) par nombre total de locuteurs en 2020 [1]

Estimation Atlasocio.com selon les sources suivantes : Recensements nationaux ; Summer Institute of Linguistics ; Encyclopedia of Language and Linguistics ; Nationalencyklopedin.
Rang Langue Nombre de locuteurs de langue seconde (L2) Nombre de locuteurs natifs (L1) Nombre de locuteurs (total)
© Atlasocio.com
Mandarin 198 700 000 921 500 000 1 120 200 000
Yue (cantonais) 402 000 85 136 610 85 538 610
Wu 64 000 81 700 000 81 764 000
Min [2] 387 000 76 057 820 76 444 820
Jin (jinyu) - 63 050 000 63 050 000
Hakka 4 200 000 43 600 000 47 800 000
Xiang - 38 300 000 38 300 000
Gan - 31 000 000 31 000 000
Pinghua (ping) - 6 400 000 6 400 000
Hui (huiyu) - 4 600 000 4 600 000
Shaozhou tuhua - 1 000 000 1 000 000
Danzhouhua (xianghua) - 700 000 700 000
Waxiang (xianghua) - 300 000 300 000
Note(s) :
[1] Année indiquée ou dernière année pour laquelle des données sont disponibles.
[2] La langue min se compose de cinq variétés principales : le minnan (50 184 500 locuteurs natifs en 2019, dont 387 000 locuteurs de langue seconde), le minbei (10 304 000 locuteurs natifs en 1984), le mindong (10 297 520 locuteurs natifs en 2017), le minzhong (3 100 000 locuteurs natifs en 2000) et le puxian (2 558 800 locuteurs natifs en 2000). À noter toutefois que les différentes variétés de la langue min ne sont pas mutuellement intelligibles entre elles ainsi qu'avec les autres langues chinoises, d'où parfois des données distinctes pour chacune d'entre elles selon les sources.