Classement des États du monde par nombre de médecins pour 1 000 habitants

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 26/09/2025

Les États comptant le plus de médecins pour 1 000 habitants au monde sont Cuba, Monaco, la Grèce, Saint-Marin, et le Portugal. Les pays ayant le moins de médecins pour 1 000 personnes sont la Centrafrique, la Guinée, le Niger, la Somalie, et la Sierra Leone. À l'échelle mondiale, le taux est de 1,71 médecin pour 1 000 personnes en 2020, contre 1,47‰ en 2010 et 1,54‰ en 2000.

Médecins par habitant : répartition mondiale et inégalités d’accès aux soins

Un « médecin » désigne un professionnel de santé qui étudie, diagnostique, traite et prévient les maladies, les blessures et autres déficiences physiques et/ou mentales en recourant à l'application de la médecine moderne. Dans le cadre de cet indicateur, sont comptabilisés aussi bien les médecins généralistes que les spécialistes (cancérologues, gynécologues, orthodontistes, etc.).

Le ratio de médecins rapporté à la population totale pour 1 000 habitants constitue l’un des indicateurs majeurs pour évaluer la capacité des systèmes de santé à répondre aux besoins des populations. Cet outil statistique met en évidence des écarts profonds entre continents du monde, traduisant des différences en termes de développement économique, d’organisation institutionnelle et de politiques publiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’un niveau inférieur à 2,3 médecins pour 1 000 habitants empêche de garantir un accès minimal aux soins de santé primaires, ce qui souligne l’importance de ce seuil critique dans l’analyse comparée.

Les densités médicales les plus élevées s’observent en Europe, notamment dans les pays d’Europe méridionale et centrale, où l’on dénombre parfois plus de 5 médecins pour 1 000 personnes. Ces niveaux élevés s’expliquent par un investissement ancien et soutenu dans la formation universitaire, l’existence de systèmes de santé publics largement financés et des politiques de recrutement attractives. De même, certaines régions d’Amérique latine affichent des ratios en forte progression, bien que la répartition territoriale y reste souvent déséquilibrée.

À l’inverse, la situation demeure critique en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où de nombreux pays comptent moins d’un médecin pour 1 000 habitants. Ces faibles densités reflètent à la fois le manque d’investissements dans les infrastructures hospitalières, la rareté des institutions de formation médicale et la fuite des professionnels de santé vers des régions offrant de meilleures perspectives salariales et professionnelles. Les conséquences sont particulièrement graves dans les zones rurales, souvent confrontées à un sous-équipement chronique.

Cependant, il convient de prendre en considération plusieurs autres facteurs que celui de la densité médicale stricto sensu. En effet, un nombre relativement élevé de médecins pour 1 000 habitants à l’échelle nationale peut masquer des disparités territoriales parfois très importantes selon les divisions administratives. Ainsi, les populations rurales et les zones urbaines défavorisées sont plus souvent sous-dotées (phénomène des « déserts médicaux »), non seulement en médecins généralistes mais aussi, de manière encore plus marquée, en spécialistes. De ce fait, une augmentation du nombre de praticiens ou d’établissements de santé au sein d’un État ne garantit pas une meilleure répartition des ressources humaines et matérielles disponibles. L’accessibilité effective aux soins dépend également de facteurs tels que les taux de remboursement des consultations de soins primaires, la qualité des infrastructures, ou encore l’existence de réseaux routiers et de moyens de transport adaptés.

Enfin, l’efficacité d’un système de santé ne se limite pas au nombre de médecins. L’OMS recommande de prendre en compte l’ensemble des personnels soignants, y compris les infirmiers et les sages-femmes, et estime qu’un minimum de 2,5 professionnels de santé pour 1 000 personnes est nécessaire afin de couvrir les besoins fondamentaux en soins de base.

Méthodologie statistique du nombre de médecins pour 1 000 habitants

Les données relatives au nombre de médecins pour 1 000 habitants proviennent principalement des registres nationaux, des recensements et des enquêtes de main-d’œuvre, puis sont centralisées par l’OMS à travers la plateforme National Health Workforce Accounts (NHWA). Toutefois, leur interprétation doit être nuancée : les définitions de la profession médicale varient selon les pays, et la qualité des systèmes statistiques demeure inégale. Les comparaisons internationales doivent donc être considérées comme des tendances générales plutôt que comme des mesures absolues.

Définition du nombre de médecins pour 1 000 habitants :
« Le nombre de médecins pour 1 000 habitants correspond au ratio de praticiens de la médecine moderne – incluant les généralistes et les spécialistes – rapporté à la population totale d’un territoire donné, généralement en milieu d’année. Cet indicateur vise à mesurer la disponibilité relative du personnel médical. Sa comparabilité internationale demeure toutefois limitée en raison des différences de définitions, de formation et de fiabilité statistique propres à chaque État. » [Définition : Atlasocio.com]

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Cartes du monde relatives au nombre de médecins (‰)
• – Classement des États du monde par nombre d'infirmières et sages-femmes (‰)
• – Classement des États du monde par nombre de lits médicalisés (‰)
• – Classement des États par indice de couverture des services de santé essentiels

Effectif faible                                                  Effectif élevé