Classement des États du monde par nombre d'infirmières et sages-femmes pour 1 000 habitants

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 02/10/2025

Les États comptant le plus d'infirmières et de sages-femmes pour 1 000 habitants au monde sont la Belgique, Monaco, la Finlande, la Norvège, et la Suisse. Les pays ayant le moins d'infirmières et de sages-femmes pour 1 000 personnes sont la Somalie, la Centrafrique, le Niger, le Tchad, et Madagascar. À l'échelle mondiale, le taux est de 3,70 infirmières et sages-femmes pour 1 000 personnes en 2020, contre 3,46‰ en 2010 et 3,12‰ en 2000.

Infirmières et sages-femmes par habitant : un indicateur des inégalités sanitaires mondiales

Les infirmières et les sages-femmes regroupent un ensemble de professions de santé jouant un rôle essentiel dans la prévention, le suivi et la prise en charge des patients. Sont ainsi comptabilisées les infirmières et sages-femmes professionnelles, les auxiliaires, les inscrites autorisées, ainsi que d’autres catégories associées comme les infirmières dentaires ou celles spécialisées dans les soins de santé primaires (SSP). Leur action, complémentaire à celle des médecins, constitue l’un des piliers des systèmes de santé modernes.

Le ratio d’infirmières et de sages-femmes pour 1 000 personnes constitue un indicateur central de la capacité des systèmes de santé à fournir des services de base. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un minimum de 2,5 professionnels de santé (médecins, infirmières et sages-femmes) est requis pour garantir une couverture adéquate en soins primaires (OMS, World Health Report, 2006). Cet indicateur met en lumière de fortes disparités entre continents, reflétant les écarts de développement économique, d’organisation institutionnelle et de politiques publiques.

Les densités les plus élevées s’observent en Europe septentrionale et occidentale (Finlande, Norvège, Suisse, Islande), où l’on dénombre parfois plus de 18 infirmières et sages-femmes pour 1 000 habitants. Cette situation résulte d’investissements précoces dans la formation universitaire, du développement de systèmes publics financés par les budgets nationaux et d’une forte reconnaissance sociale de ces professions. De même, l’Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande) et l’Amérique du Nord affichent des ratios supérieurs à 10 pour 1 000 personnes, traduisant une structuration avancée du personnel paramédical.

À l’inverse, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud comptent moins de 1 infirmière et sage-femme pour 1 000 habitants. Ce déficit chronique, lié à la rareté des écoles spécialisées, à la faiblesse des investissements publics et à l’exode des soignants vers les pays à haut revenu, pèse particulièrement sur les zones rurales, déjà confrontées à un sous-équipement structurel et à un accès difficile aux structures sanitaires. Par ailleurs, un effectif national élevé peut masquer de profondes disparités internes. Les régions rurales et périphériques connaissent souvent un déficit marqué, renforçant le phénomène des « déserts médicaux ». L’accessibilité réelle aux soins dépend aussi de la qualité des infrastructures, des moyens de transport et des dispositifs de remboursement, qui conditionnent le recours effectif aux services disponibles.

Entre 2000 et 2022, les évolutions du nombre d’infirmières et de sages-femmes révèlent des trajectoires contrastées selon les continents. L’Europe septentrionale et occidentale, déjà bien dotée, a poursuivi sa progression, atteignant des niveaux records supérieurs à 15 pour 1 000 habitants. En Asie, la Corée du Sud et le Japon se distinguent par une forte croissance liée à l’expansion universitaire et à l’anticipation du vieillissement démographique. En Amérique latine, le Brésil et le Mexique ont renforcé leurs effectifs paramédicaux, mais les progrès demeurent inégaux entre villes et campagnes. À l’opposé, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud affichent une stagnation persistante, avec des ratios inférieurs à 1 malgré la croissance démographique. Ces dynamiques révèlent un renforcement global dans les régions à revenu élevé, mais aussi la persistance de déficits structurels dans les pays à faibles ressources, compromettant l’atteinte des objectifs de couverture sanitaire universelle fixés par l’OMS.

Méthodologie statistique du nombre d’infirmières et sages-femmes pour 1 000 habitants

Les données relatives au nombre d’infirmières et de sages-femmes proviennent des registres administratifs, des recensements et des enquêtes de main-d’œuvre. Elles sont compilées par l’OMS via la plateforme National Health Workforce Accounts (NHWA). Ce système facilite les comparaisons internationales, mais des limites demeurent : définitions et formations varient selon les États, et la forte concentration des soignants en milieu urbain biaise les moyennes nationales, qui ne reflètent pas toujours la disponibilité réelle du personnel sur l’ensemble du territoire.

Définition du nombre d’infirmières et sages-femmes pour 1 000 habitants :
« Le nombre d’infirmières et de sages-femmes pour 1 000 habitants correspond au ratio de professionnels de soins – incluant infirmières et sages-femmes qualifiées, auxiliaires et autres catégories associées – rapporté à la population totale d’un territoire donné, généralement en milieu d’année. Cet indicateur vise à mesurer la disponibilité relative du personnel paramédical. Sa comparabilité internationale reste toutefois limitée en raison des différences de définitions, de formation et de fiabilité statistique propres à chaque État. » [Définition : Atlasocio.com]

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Cartes du monde relatives au nombre d'infirmières et sages-femmes (‰)
• – Classement des États du monde par nombre de médecins (‰)
• – Classement des États du monde par nombre de lits médicalisés (‰)
• – Classement des États par indice de couverture des services de santé essentiels

Effectif faible                                                  Effectif élevé