Classement des États du monde par taux de suicide

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 18/09/2025

Les États et territoires présentant les taux de suicide les plus élevés au monde sont le Groenland (Danemark), le Lesotho, la Corée du Sud, l’Eswatini et le Guyana. Les pays ayant les taux de suicide les plus faibles sont – entre autres –, la Syrie, la Jordanie, l’Égypte, la Palestine et le Liban. À l’échelle mondiale, le taux moyen de suicide est de 9,13 décès pour 100 000 habitants en 2021, contre 9,06 en 2020, 10,67 en 2010 et 12,51 en 2000.

Disparités mondiales du taux de suicide

Le suicide, considéré comme l’un des indicateurs les plus sensibles de la santé mentale et du bien-être social, révèle de profondes disparités entre les pays et les régions du monde. Au niveau global, on observe une tendance à la baisse au cours des deux dernières décennies, avec un recul du taux moyen mondial de plus de 12 décès pour 100 000 habitants en 2000 à environ 9 en 2021. Cette diminution générale ne doit toutefois pas masquer les écarts très marqués entre territoires : certains pays enregistrent encore des taux parmi les plus élevés du monde, tandis que d’autres affichent des niveaux proches de zéro. Ces contrastes soulignent l’importance des facteurs culturels, socioéconomiques et institutionnels dans la compréhension du phénomène suicidaire.

Le Groenland illustre de manière dramatique l’extrême de cette distribution. Avec des taux dépassant régulièrement 80 suicides pour 100 000 habitants, ce territoire autonome du Danemark se situe très au-dessus du reste du monde. Les explications avancées combinent des éléments historiques (traumatismes liés aux bouleversements culturels), sociaux (isolement géographique, fractures générationnelles), et sanitaires (prévalence de la dépression, consommation d’alcool, accès limité aux soins spécialisés). Dans un tout autre contexte, plusieurs pays d’Afrique australe (Lesotho, Eswatini, Afrique du Sud) ou d’Amérique latine (Guyana, Suriname, Uruguay) affichent également des taux supérieurs à la moyenne mondiale, souvent en lien avec des vulnérabilités sociales et des systèmes de santé mentale fragiles.

À l’inverse, de nombreux pays enregistrent des taux de suicide très faibles, en particulier dans certaines régions d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud. Dans ces contextes, la prévalence réduite du suicide est parfois attribuée à des facteurs culturels et religieux qui valorisent fortement la préservation de la vie, mais elle peut aussi refléter une sous-déclaration liée aux tabous sociaux et aux limites des systèmes d’enregistrement des décès. La prudence est donc de mise dans l’interprétation : un taux bas n’implique pas nécessairement une absence de souffrance psychique, mais peut traduire des difficultés statistiques à capter la réalité du phénomène.

Par ailleurs, plusieurs pays industrialisés d’Europe et d’Asie orientale illustrent la complexité de la dynamique suicidaire. La Lituanie, la Russie ou encore le Japon ont connu historiquement des taux très élevés, avant d’observer une décrue progressive, parfois spectaculaire, depuis les années 2000. D’autres pays, comme la Corée du Sud, maintiennent des niveaux durablement élevés malgré une croissance économique rapide, ce qui souligne l’importance des facteurs sociétaux tels que la pression professionnelle, l’isolement des personnes âgées ou les inégalités de genre. Ces contrastes rappellent que le suicide n’est pas seulement une question de santé individuelle, mais un révélateur de tensions collectives plus profondes, où se conjuguent vulnérabilités personnelles et structures sociales.

Définition et méthodologie relatives au taux de suicide

Définition du taux de suicide :
« Le taux de suicide, exprimé pour 100 000 habitants, désigne le nombre annuel de décès consécutifs à un acte délibéré accompli par une personne qui en connaissait parfaitement ou en espérait l’issue fatale. Calculé en rapportant les suicides recensés au cours d’une année à la population totale d’un territoire donné (généralement en milieu d’année), cet indicateur demeure tributaire de la qualité des systèmes d’enregistrement des décès et des pratiques médico-légales propres à chaque État, imposant une certaine prudence dans l’interprétation des comparaisons internationales. » [Définition : Atlasocio.com]

La méthodologie adoptée pour établir ce classement repose sur les Global Health Estimates de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Lorsque les pays disposent de registres de décès complets et fiables, les données officielles transmises à la base de mortalité de l’OMS sont utilisées, après ajustements éventuels pour compenser les cas d’âge ou de sexe inconnus ainsi que les causes mal définies. Dans les pays où l’état civil est lacunaire, les estimations sont produites à partir d’autres sources : autopsies verbales issues d’enquêtes ménages, systèmes de surveillance échantillonnés ou encore études spécifiques. Ces procédures, nécessaires pour assurer une comparabilité internationale, peuvent néanmoins générer des écarts par rapport aux statistiques nationales, notamment selon la façon dont l’intention suicidaire est vérifiée, l’autorité chargée de certifier le décès, ou encore la réalisation (ou non) d’une enquête médico-légale.

• ▶ VOIR AUSSI :
• – Cartes du monde relatives au taux de suicide
• – Classement des États du monde par indice de bonheur
• – Classement des États du monde par résilience sociale aux maladies infectieuses

Taux faible                                                  Taux élevé

• Autres sources (données gouvernementales ou universitaires)
• – Groenland : “Suicide by methode, place, age, time and sex [SUELDM2]”, StatBank Greenland. URL 
• – Hong Kong : “1981-2018 Hong Kong Suicide Statistics”, Death & Rate, Centre for Suicide Research and Prevention, University of Hong Kong ; “Suicide Statistics in Hong Kong”, Centre for Suicide Research and Prevention, University of Hong Kong, 2023. URL 
• – Macao : “Suicide statistics and mental health indicators”, Direcção dos Serviços de Saúde, Health Bureau of Macao SAR, 2024. URL 
• – Taïwan : “Suicide Statistics by Age and Sex”, Health Promotion Administration, Taipei, Gouvernement de Taïwan, 2023. URL