L'ATLAS SOCIOLOGIQUE MONDIAL Rechercher


Accueil »  Classements et listes par thématique »  Démographie »  Classement des États d'Asie par population vivant dans des bidonvilles (% population urbaine)

Classement des États d'Asie par population vivant dans des bidonvilles (% population urbaine)

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 21/06/2025

 

Les États d'Asie possédant les plus importantes parts de la population urbaine vivant dans des bidonvilles sont l'Afghanistan, la Birmanie, le Pakistan, le Bangladesh, et l'Iraq. En remontant aux données datant de 1990, trois autres pays du continent ont d'importantes proportions de la population urbaine vivant dans des bidonvilles : le Bhoutan, la Corée du Nord, et Oman.

Le continent asiatique présente une situation particulièrement hétérogène en matière d’habitat informel, reflétant des trajectoires nationales divergentes et des capacités institutionnelles inégales. En Asie de l’Est, des pays comme la Chine ont considérablement réduit la part de leur population urbaine vivant dans des bidonvilles, celle-ci étant passée de 43,7 % en 1990 à 26,2 % en 2014, grâce à des programmes ambitieux de relogement, d’aménagement urbain et de développement d’infrastructures. En Asie du Sud, l’Inde a également enregistré des progrès notables, la proportion de sa population urbaine vivant dans des conditions précaires étant passée de 54,9 % en 1990 à 49 % en 2020, ce qui témoigne toutefois de la persistance des inégalités spatiales et des déficits en matière de logement social.

  • En Asie, le terme « bidonville » est nommé différemment selon les pays :
  • – bustees ou jhuggi jhompri (signifiant « huttes » en hindi) en Inde ;
  • – chengzhongcun (signifiant « village dans la ville ») en Chine ;
  • – geçekondus (signifiant « construit dans la nuit ») en Turquie ;
  • – hâshiyeh-neshini ou zageh (signifiant « habitat à la marge ») en Iran ;
  • – kachi abadi au Pakistan ;
  • – mudduku au Sri Lanka ;
  • – slums en Thaïlande.

Plusieurs pays comme l’Afghanistan, le Bangladesh, le Pakistan ou le Myanmar affichent toujours des taux supérieurs à 50 % de population urbaine vivant dans des quartiers informels. Ces niveaux élevés traduisent les effets cumulatifs de conflits prolongés, de gouvernances locales déficientes, d’une pauvreté généralisée et d’une forte dépendance à l’économie informelle. Malgré certains progrès localisés, les périphéries urbaines échappent souvent à toute planification formelle, favorisant l’expansion de zones précaires sans infrastructures essentielles ni sécurité d’occupation foncière. À l’échelle régionale, en 2020, la part de la population vivant dans des bidonvilles s’élève encore à 50,5 % en Asie du Sud, contre 57,8 % en 2000, confirmant une tendance à la baisse, mais lente et inégale.

Les dynamiques en Asie de l’Ouest se révèlent plus favorables. Si la proportion régionale de population urbaine vivant dans des bidonvilles est passée de 22,5 % en 1990 à 24,9 % en 2014, plusieurs pays comme l’Arabie saoudite ou la Jordanie maintiennent des taux relativement faibles. Cette situation s’explique par des politiques urbaines plus structurées, soutenues par des ressources financières importantes et un encadrement plus rigoureux de la croissance urbaine.


Classement par zone géographique

Part faible                                                  Part élevée

Note méthodologique : Les données présentées sont issues du programme ONU-Habitat dans le cadre du suivi des Objectifs du Millénaire puis des Objectifs de développement durable. Un « bidonville » y est défini comme un groupe d’individus vivant sous le même toit dans une unité d’habitation ne répondant à au moins un des critères suivants : accès durable à l’eau potable, accès à des services d’assainissement améliorés, sécurité d’occupation (juridique), durabilité du logement (matériaux) et surface habitable suffisante. Cette définition technique, adoptée au niveau international, peut diverger des classifications utilisées par certains États, ce qui explique l’absence de données pour de nombreux pays développés.

Classement des États d'Asie par population vivant dans des bidonvilles (%)

Source : Millennium Development Goals database, United Nations Human Settlements Programme (UN-Habitat).
Rang État ou territoire Part de la population urbaine vivant dans des bidonvilles (en %)
1990 2000 2010 2020
© Atlasocio.com
Afghanistan - 63,60
(est.)
64,81 73,30
Bhoutan 70,00 70,00
(1990)
70,00
(1990)
70,00
(1990)
Corée du Nord 68,50 68,50
(1990)
68,50
(1990)
68,50
(1990)
Oman 60,50 60,50
(1990)
60,50
(1990)
60,50
(1990)
Myanmar (Birmanie) - 29,40 45,44 58,28
Pakistan 51,00 71,22 63,60 55,97
Bangladesh 87,30 58,31 55,09 51,87
Iraq 16,90 33,89 41,62 49,34
Inde 54,90 55,29 51,80 49,01
Yémen - 63,81 50,70 44,20
(2018)
Népal 70,60 66,31 51,85 40,28
Cambodge - 84,80 56,60 39,70
Philippines 54,30 49,97 42,94 36,62
Maldives - 41,54
(est.)
39,86 34,85
Timor oriental - - 50,00 33,90
Iran 51,90 51,90
(1990)
30,30
(2005)
30,30
(2005)
Azerbaïdjan - 50,94 26,93 26,93
Chine 43,60 37,30 29,10
(2009)
25,20
(2014)
Sri Lanka 24,80 24,80
(1990)
24,80
(1990)
24,80
(1990)
Laos - 54,40 37,30 21,80
Palestine - 30,00
(est.)
25,26 19,50
Indonésie 50,80 35,13 26,85 19,41
Syrie - 10,50
(est.)
22,50
(2007)
19,30
(2014)
Arabie saoudite - - 18,00
(2005)
18,00
(2005)
Mongolie 68,50 57,60 37,74 17,88
Tadjikistan - 60,28 37,53 17,06
Jordanie - 40,02 28,37 16,72
Turquie 23,40 24,58 17,61 14,13
(2018)
Turkménistan - 10,50 9,76 8,51
Arménie - 12,80 10,35 8,39
Géorgie - 13,60 10,91 7,08
Thaïlande - 15,61 11,98 6,79
Viêt Nam 60,50 45,32 20,60 5,77
Liban - 92,40
(est.)
42,19 4,50
(2016)
Kirghizistan - 47,16 24,80 2,44
Kazakhstan - 24,46 10,54 0,79