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Classement des langues germaniques par nombre de locuteurs

Par Atlasocio.com | Mis à jour le 29/12/2021

 

Les langues germaniques comptant le plus grand nombre de locuteurs au monde sont l'anglais, l'allemand, le néerlandais, l'afrikaans, et le bavarois. Les langues germaniques ayant le moins de locuteurs sont – entre autres – le rodi, le frison oriental, l'elfdalien, le gutnisk, et le dalécarlien.

Regroupant 35 langues vivantes principales et 583 174 830 locuteurs natifs, les langues germaniques sont essentiellement parlées en Europe de l'Ouest (Royaume-Uni, Pays-Bas, Irlande) du Nord (Suède, Norvège, Danemark, Islande, ainsi qu'une petite minorité en Finlande) et centrale (Allemagne, Autriche), ainsi qu'en Amérique du Nord (États-Unis, Canada), en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande) et en Afrique australe (Afrique du Sud). Linguistiquement, les langues germaniques forment une des branches de la famille des langues indo-européennes aux côtés des langues indo-iraniennes, des langues romanes, des langues slaves, de la langue albanaise, de la langue arménienne, des langues baltes, des langues celtiques et des langues helléniques. En termes de classification interne, les langues germaniques se répartissent trois sous-ensembles distincts :

  • – la branche nordique ou scandinave, regroupant 9 langues vivantes en partie mutuellement intelligibles et 21 398 253 locuteurs natifs, qui se divise en deux sous-groupes avec le groupe nordique occidental (norvégien, islandais, féroïen) et le groupe nordique oriental (suédois et danois) ;
  • – la branche occidentale, regroupant une vingtaine de langues et 571 696 805 locuteurs natifs, qui se constitue de deux sous-groupes avec le groupe anglo-frison (anglais, scots et langues frisonnes) et le groupe allemand (haut allemand, bas allemand et néerlandais) ;
  • – la branche orientale, dont toutes les langues sont désormais mortes (gotique, gotique de Crimée, vandale et burgonde).


L'ensemble des langues germaniques provient du proto-germanique ou germanique commun, une langue commune parlée vers le milieu du 1er millénaire avant l'ère chrétienne en Scandinavie mais dont il ne subsiste quasiment aucun texte. Les locuteurs des différents dialectes germaniques, probablement mutuellement intelligibles, évoluent selon les interactions avec les Celtes continentaux puis les peuples slaves du Ve au Ier siècle avant l'ère chrétienne, un certain nombre d'emprunts aux langues celtiques et proto-slaves étant identifiés.

Les premières variétés des langues germaniques entrent dans l'histoire suite aux mouvements migratoires des populations germaniques en direction de l'Europe de l'Ouest et du Sud, fuyant l'arrivée les Huns et historiquement connus sous l’expression « invasions barbares » ou « grandes invasions ». Les tribus germaniques s'implantent alors durablement dans les vestiges de l'Empire romain d'Occident aux environs de l'an 375 de l'ère chrétienne. Cette large expansion géographique se traduit par une division linguistique plus marquée entre les différentes langues germaniques : les Angles, Saxons et Jutes s'installent en Bretagne (actuel Royaume-Uni), tandis que les Lombards et les Ostrogoths partent en direction de l'Italie. La péninsule ibérique (Espagne et Portugal) est quant à elle occupée par les Wisigoths et les Suèves, et la Gaule (France actuelle) subit la domination des Burgondes et des Francs. Enfin, les Vandales envahissent une partie de l'Afrique du Nord (côtes de l'Algérie et de la Libye actuelles, Tunisie, ainsi que les îles Baléares, la Corse et la Sardaigne) où ils fondent le royaume des Vandales et des Alains au Ve siècle, plus précisément de l'an 435 à 534.

Cependant, malgré plusieurs siècles de coexistence et de diglossie avec les langues des peuples envahis, de nombreuses langues germaniques ne parviennent pas à se maintenir et finissent par disparaître. Pour autant, un superstrat germanique non négligeable subsiste encore dans la plupart des langues romanes modernes, notamment le français. Par la suite, au gré des conquêtes coloniales et de l'immigration de millions d'Européens, les langues germaniques – l'anglais principalement – gagnent de nouveaux continents, l'Amérique (États-Unis, Canada), puis l'Afrique (Afrique du Sud) et l'Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande).

Sources : Florian Coulmas, The Blackwell Encyclopedia of Writing Systems, Blackwell, Oxford, 1996 ; Andrew Bell-Fialkoff, The Role of Migration in the History of the Eurasian Steppe: Sedentary Civilization Vs. "Barbarian" and Nomad, Palgrave Macmillan, 2000 ; Don Ringe, A linguistic history of English: From Proto-Indo-European to Proto-Germanic, Oxford University Press, 2006.




Population faible                                            Population élevée

Note : Les données ci-dessous comprennent les locuteurs natifs (L1), les locuteurs de langue seconde (L2) ainsi que le nombre total de locuteurs (L1 + L2). Aussi, le nombre total de locuteurs comporte obligatoirement des « doublons », certaines personnes étant multilingues (bilingues, trilingues voire plus). De ce fait, il convient d'interpréter les présentes statistiques avec précaution. Pour de plus amples informations concernant les statistiques relatives aux principales langues vivantes et/ou familles de langues du monde, veuillez consulter les classements d'Atlasocio.com en cliquant ici (données disponibles pour 5 416 langues vivantes référencées).

Classement des langues germaniques par nombre total de locuteurs en 2020 [1]

Estimation Atlasocio.com selon les sources suivantes : Recensements nationaux ; Summer Institute of Linguistics ; Encyclopedia of Language and Linguistics ; Nationalencyklopedin.
Rang Langue Nombre de locuteurs de langue seconde (L2) Nombre de locuteurs natifs (L1) Nombre de locuteurs (total)
© Atlasocio.com
Anglais [2] 1 450 000 000 400 000 000 1 850 000 000
Allemand 87 500 000 97 500 000 185 000 000
Néerlandais 5 000 000 25 000 000 30 000 000
Afrikaans 10 300 000 7 200 000 17 500 000
Bavarois - 14 100 000 14 100 000
Suédois (svenska) 3 255 572 9 920 228 13 175 800
Bas allemand (plattdüütsch) 8 750 000 2 200 000 10 950 000
Alémanique - 7 162 000 7 162 000
Danois 300 000 5 700 000 6 000 000
Norvégien (dont nynorsk, landsmål) - 5 318 710 5 318 710
Scots 1 442 493 99 200 1 541 693
Limbourgeois - 1 300 000 1 300 000
Flamand occidental (westflamand) - 1 200 000 1 200 000
Flamand oriental - 1 100 000 1 100 000
Palatin - 1 000 000 1 000 000
Francique ripuaire - 900 000 900 000
Alsacien - 800 000 800 000
Luxembourgeois - 600 000 600 000
Frison occidental - 467 000 467 000
Yiddish - 372 357 372 357
Islandais - 371 580 371 580
Bas saxon 300 000 1 000 301 000
Allemand de Pennsylvanie - 300 000 300 000
Zélandais - 220 000 220 000
Francique lorrain (dont francique mosellan) - 180 000 180 000
Féroïen (féringien) - 77 860 77 860
Scots d'Ulster - 40 000 40 000
Silésien - 23 000 23 000
Frison septentrional - 10 000 10 000
Dalécarlien (dalmål) - 4 000 4 000
Gutnisk (gutniska, gutamål) - 3 500 3 500
Elfdalien (övdalsk, älvdalsmål) - 2 250 2 250
Frison oriental - 2 000 2 000
Rodi (scandoromani) - 125 125
Wilamowicien - 20 20
Note(s) :
[1] Année indiquée ou dernière année pour laquelle des données sont disponibles.
[2] La langue anglaise serait comprise par environ 2 milliards de personnes. Cf. David Crystal, “Two Thousand Million?”, Cambridge University Press, English Today 24, n°1, 2008.